box de Bloody

C’était le week-end. La veille, c’était samedi, et j’étais sortie en ville avec des amies. Je m’étais levée tôt, comme toujours en vérité. Je m’étais habillée et j’avais déjeuné. Habituel. J’étais partie au Haras de Pado en vélo avec mes affaires et mon pique-nique. Comme souvent. J’arrivais à mon domaine. Passage obligatoire. Je faisais le tour des boxes. J’adorais tous mes chevaux. A ne pas oublier. Je ne savais pas lequel monter. C’est le cas presque à chacune de mes visites. Bref, c’était une journée ordinaire. Enfin presque mais pas tout à fait. Je réfléchissais longuement avant de penser que je n’avais pas sorti Bloody depuis son arrivée. C’était un cheval au sang chaud mais à la beauté extraordinaire. Je me rendais donc à la stabulation, car depuis peu il n'était plus au pré mais à l'abri, où il était censé se trouver. Je dis bien censé car il n’y était plus. A ce moment-là, Julien, le palefrenier, arriva. Je le questionnais pour en savoir plus mais il ne savait pas. Je ne savais pas. Nous ne savions pas. Où était Bloody ? Pilou, son compagnon de stabulation était encore là. Pourquoi était-il tout seul ? Pourquoi Bloody n’était plus là ? Et pourquoi… ? Bref, rien ne servait de se poser encore des questions. Il fallait partir à la recherche du bel étalon. Là tout de suite et vite ! Il fallait le retrouvait ! Nous partîmes avec Julien : moi sur le dos d’Orage et lui sur la fidèle Rose. Nous parcourions les chemins aux alentours avant de nous aventurer dans les chemins les plus reculés. Aucun signe de Bloody. Mais où pouvait-il bien être ? Nous continuâmes à chercher pendant des heures. Nous allions aller chercher ailleurs quand un hennissement m’attira dans une clairière. C’était sans doute Bloody. Aucun cavalier ne venait ici ou presque jamais. Et pour une fois c’était une cavalière qui se promenait sur son poney. Je m’approchais d’elle avec Orage.
« - Bonjour ! Vous n’auriez pas vu un bel étalon bai assez fougueux.
- Bonjour ! Non désolée. Quoique ! C’était dans ce chemin là-bas. J’ai entendu des hennissements et j’ai bien au du mal à arriver jusqu’ici. Je pensais que c’était un cavalier mais ce serait peut-être le cheval que vous recherchez.
- Merci ! Au revoir ! »
C’était sûrement Bloody ! Je le sentais comme si c’était plus fort que moi ! Nous partîmes au galop dans le chemin indiqué par la jeune fille. Nous entendions des hennissements affolés. Etait-ce Bloody qui hennissait comme cela ? Nous allions vite le découvrir. Nous suivions des traces de sabots qui menaient vers un endroit reculé quand nous trouvèrent enfin Bloody. Celui-ci avait coincé sa longe, qui devait traîner, dans un fil barbelé. Je descendais de cheval et laissais les rênes d’Orage à Julien. Je m’approchais tout doucement de Bloody. Il me regardait avec des yeux apeurés alors j’essayais de le rassurer en lui parlant. Je réussis à le caressais et bientôt à le détacher. Comment cela se faisait-il qu’il avait un licol et une longe ? Comment était-il venu jusqu’ici ? Cela resterait un mystère. Pouvais-je le monter ou devais-je le laisser tranquille pour aujourd’hui ? Ma fois, il avait l’air d’avoir envie de se défouler un peu. Quand nous arrivâmes au domaine, Julien prit les deux chevaux que nous avions pris pour chercher Bloody et les rentra dans leur box. J’attachai Bloody à une barrière près de la sellerie et le brosser rapidement. La matinée était déjà beaucoup avancée et je devais me dépêcher si je voulais pouvoir le travailler correctement. Je l’étrillais, le bouchonnais, le peignais, lui curais ses pieds et fignolais le pansage. Je rentrai dans la sellerie et pris les affaires de Bloody avant de retourner auprès de lui. Tapis – selle – sangle – protections – bride. Tout devait être bien mis et rapidement. Tout était prêt. Il n’y avait plus qu’à partir. Je détachai Bloody, resanglai, descendis les étriers et me hissais en selle. Bloody partit au grand trot alors je le repassai gentiment au pas. Rien de servait de s’énerver dès le début, il fallait savoir être douce mais ferme.

C’était après une séance intensive de canalisation de l’énergie avec de multiples exercices, que Bloody et moi rentâmes au domaine. Je le débarrassai de son harnachement que je rangeai dans la sellerie et le brossai rapidement. Je sortais de ma poche quelques friandises que je lui donnai et qu’il prit. Je le détachai et le ramenai tranquillement dans sa stabulation. Il sembla heureux de retrouver son confort : du foin en abondance, de la paille en quantité et surtout son copain, Pilou. Je les laissai tranquilles et me dirigeai vers les écuries.