box d'Hitam

« Hitam. Ce nom signie "noir" en malaisien. Hitam est né et a été débourré en Malaisie par un grand propriétaire équestre. Entraîné très jeune à toutes les disciplines, il est très polyvalent et peut tout faire. C'est une crème, monté comme à pied. Il adore être lâché dans les grands espaces car il y a été habitué lorsqu'il il était en Malaisie. Il n'a peur de rien et est un cheval de randonnée exceptionnel : à la fois plein d'assurance sur les sentiers et endurant pour de longues balades. Excellent de cheval de dressage, si vous voulez briller dans cette discipline Hitam est le cheval qu'il vous faut. Il a peut-être un seul défaut. Il ne supporte pas qu'on lui mette une couverture mais peut-être y arriverez-vous un jour ? »

« Hitam est un étalon Akhal-Téké de 6 ans et de robe noire. Actuellement son propriétaire est Nivresse. »

Ce matin là, je me réveillai vers 4h30, au son du réveil qui me fit faire un bond. Je râlai, excédée, puis je me rappelai qu'aujourd'hui, j'avais un concours. Catastrophée, je sautai hors du lit en un temps record, et je sautai dans mes habits d'équitation. Je n'allai monter que pour des détentes aujourd'hui, je ne faisais pas de parcours, mais détendre les chevaux et m'en occuper, j'adorais ça, donc je m'acquittai volontiers de cette tâche. En plus, ça permettait aux cavaliers de ne pas salir leurs pantalons blancs, vestes noires, bottes cirées...

Une fois prête, je me saisis d'une pomme, que je mangerai sur le chemin, et je me rendis aux écuries, afin d'aider à embarquer les dix chevaux qui concourraient sur le complet de ces deux jours. Le camion pouvait contenir une quinzaine de chevaux, donc la place ne manquait pas. Les cavaliers et propriétaires n'étant pas encore là, je pansai les chevaux avec une amie, et nous leur mîmes leurs protections de transport avant de les embarquer. Malgré quelques difficultés pour trois d'entre eux, nous réussîmes à tout faire en une heure : les pansages, la mise des protections et les embarquements. Nous installâmes ensuite le matériel (selles, sangles, étrivières, filets, brides, protections, bombes...) dans la voiture qui accompagnait, pendant que les dix cavaliers arrivaient, les uns après les autres. Une fois prêt, vers 6h, nous prîmes la route. Je regardai par la fenêtre du camion et je finis par trouver le temps long. Pourtant, nous n'avions que quatre heures de route ! Le dressage aurait lieu cet après midi pour nos dix cavaliers, même s'il durait la journée, le saut le lendemain, et le cross, le jour suivant. Les chevaux étaient prêts au concours. Nous arrivâmes vers 10h30 et nous cherchâmes les boxes et tentes qui nous étaient attribués. Suite à quoi nous fîmes descendre les chevaux et nous les installâmes. Nous grignotâmes un morceau avec mon amie, qui m'avait aidé pour le pansage des chevaux le matin, puis nous prîmes chacun un des chevaux et nous allâmes les promener un peu, pour qu'ils se dégourdissent. Nous les rentrâmes et nous fîmes la même chose avec les huit autres chevaux, deux par deux. Lorsque nous eûmes terminé, midi et demi sonnait. Nous mangeâmes et commençâmes à préparer les deux premiers qui devaient concourir. Une fois nickel, nous les conduisîmes dans le paddock d'échauffement et nous les détendîmes tranquillement, pendant que leurs cavaliers révisaient leurs reprises. Puis nous les remîmes à leurs cavaliers et nous allâmes nous placer sur le bord de la piste, puisque les autres ne passaient pas avant deux bonnes heures. Nous regardâmes deux chevaux passer. Le premier cheval trébucha sur un changement de pied en l'air, ce qui lui assura une perte de points assez importante. Le second cheval en revanche, déroula une reprise parfaite. Des allures élégances, fluides, légères... Le cheval était noir, avec quatre balzanes hauts chaussées et une magnifique liste. Il avait une attitude pratiquement parfaite. Je le regardais se mouvoir dans une harmonie parfaite sur la piste. Aux changements de pied, il fut parfait. Sa seule erreur fut une légère impatience au départ, lors du salut. Il fit deux pas non autorisés. J'écoutais attentivement le jury. Hitam... Tel était le nom de ce splendide cheval. Je fus ensuite obligée de quitter ma place de choix, afin d'assurer mon travail.... A la fin de la journée, après la tournée des boxes pour les rations, je m'en allai faire un tour dans les installations. Je remarquai plusieurs chevaux, magnifiques. Je les caressai et pour deux ou trois, je discutai avec leurs propriétaires. Puis un peu avant la fin de mon tour, je vis dans un box démontable un magnifique cheval. Je reconnu instantanément le magnifique cheval noir qui hantait mes pensées depuis le début d'après-midi. Hitam... Je le regardai au dessus de la porte du box. J'émis le léger sifflement habituel que j'utilisais avec mes chevaux. Hitam tourna sa tête vers moi et m'enveloppa d'un regard expressif et doux. Il vînt me voir et je lui tendis ma main, le laissant me sentir. Puis, je caressai sa belle tête, avant de lui grattouiller gentiment le front. Ce que je ne savais pas, c'est que sa propriétaire m'observait, du bout de la rangée des boxes d'en face d'Hitam. Je restai cinq minutes à caresser le cheval, puis je m'en aller. Il fallait que je sois en forme le lendemain. Après un bon repas, je fis la tournée des boxes, mettant à chaque cheval une couverture, avant d'aller me coucher dans la tente. Le lendemain, je fus debout aux aurores. Je donnai les rations du matin, vérifiait l'état de chaque cheval (l'état des fers, si les membres n'étaient pas gonflés...) avant d'aller prendre mon petit déjeuner. Puis je sellai avec mon amie les six qui avaient leurs parcours de saut d'obstacles ce matin là. Les quatre autres l'avait dans l'après midi. Nous les détendîmes dans le paddock de détente pendant la reconnaissance du parcours puis nous les laissâmes à leurs cavaliers au fur et à mesure que nous les détendions. Mais durant tout ce temps, j'espérai qu'Hitam ne passerait pas avant que je sois disponible pour pouvoir regarder son parcours... En regardant le programme, affiché non loin, je m'aperçus qu'il passait à 15h20 normalement. J'étais disponible normalement, à cette heure là. La journée se déroula bien. Les chevaux firent tous des sans-fautes, excepté un qui fit une barre sur le second obstacle du double. L'épreuve était à 1m15. Enfin arriva l'heure tant attendue. Hitam entra sur le parcours et sa cavalière salua le juge. Puis elle entama le parcours. Dès le premier obstacle, je vis qu'Hitam avait un coup de saut incroyable. Mais je remarquai également que sa cavalière détestait le saut, où qu'elle avait peur. Elle tirait sur les rênes, cherchait à ralentir Hitam a tout prix, suivait à peine les sauts... Bien différent de son attitude en dressage. Après un saut qu'elle n'avait pas suivi, elle tomba. Hitam s'arrêta un peu après puis, lorsqu'il m'aperçut à la barrière, éloignée des autres, il vînt me voir, à la grande surprise de tout le monde.

"Tout doux mon grand, tout va bien." fis-je à l'étalon en entrant dans la carrière.

Je saisis les rênes tout en parlant à l'étalon. Je le caressai gentiment et je le ramenai vers la cavalière, qui se relevait, entourée par deux autres personnes.

"Merci. Ce cheval semble vous apprécier, mademoiselle. me fit l'homme, qui devait être l'entraîneur.
-En faisant un tour parmi les installations hier, je suis tombée sur lui et je l'ai caressé quelques minutes. avouai-je.
-Je l'ai vue le caresser hier. Il est venu la voir sans problème. Hitam n'agit pas comme ça d'habitude." fit la fille, à l'homme.

Je leur tendis les rênes mais la fille secoua la tête. Elle partit en courant puis revînt un peu plus tard. Elle me dit qu'elle connaissait les membres du jury et qu'elle avait réussi à m'obtenir de faire le parcours d'obstacles avec Hitam, en tant que dernière concurrente de la journée. La cavalière, en colère, lança que je pouvais aussi faire le cross et profiter de ses résultats en dressage, elle ne voulait jamais remettre son derrière sur Hitam. Ce fut donc entendu, sans que j'ai pu rien dire. J'acceptai. Pour avoir regardé plusieurs concurrents, je connaissais le parcours. Nous quittâmes la piste et, dans le paddock de détente, ils m'aidèrent à monter sur Hitam. L'étalon noir, immobile, semblait content que ce soit moi qui le monte. Je réglai mes étriers et je le fis marcher un peu, afin de m'habituer à son mouvement. J'eus l'impression d'être assise sur une bombe, prête à exploser. Sous le regard attentif de l'entraîneur et de la propriétaire du cheval, je m'adaptai à lui sans problème. Je lui demandai le trot et il obéit. Peu à peu, je me fit à lui et bientôt, l'entraîneur me dit qu'on aurait dit que je le connaissais depuis toujours. Il me fit sauter quelques obstacles, puis mon tour arriva. Je démarrai après avoir salué le jury. Confiance. Je devais rester calme, comme j'en avais l'habitude. Sur Hitam, je me sentis pousser des ailes. Je profitai du parcours et de l'incroyable coup de saut de l'étalon. Super contente, je terminai le parcours sans fautes avec le second meilleur chronomètre, ce qui m'assurait pour la seconde journée la seconde place du classement provisoire. J'étais super contente ! J'entourai l'encolure d'Hitam dès que j'eus quitté la piste, et je mis pied à terre. Je le fis marcher longuement, avant de le ramener. L'entraîneur et la propriétaire discutaient tranquillement, quand ils me virent arriver. Je leur avouai que j'avais des obligations et que seul l'heure de passage déciderait si je pourrais ou non faire le cross. Ils acceptèrent de vérifier. J'aurais du passer en dernier, mais là, je n'aurais pas pu. Ils s'arrangèrent pour me faire passer à la place de l'autre cavalière, ce qui m'arrangeai. Le lendemain, je m'occupai des chevaux, les détendit et je les remis à leurs cavaliers respectifs pour le cross. Puis je me préparai avec Hitam. J'entendis les résultats. Aucun sans-faute. Tous se plantaient soit à un moment du parcours, soit à un autre parce qu'ils étaient passés au premier. Comme conseil, l'entraîneur me dit de faire comme je le sentais. Puis je m'élançai sur le parcours. Les dix premiers obstacles passèrent sans problème, Hitam les survolaient avec aisance. Nous arrivâmes sur la partie délicate du parcours. Je m'en remis au cheval, mais sans l'abandonner. Nous passâmes. Hitam toucha, mais nous passâmes. Je caressai avant de repartir. Nous nous reconcentrâmes et nous y allâmes. Sur la seconde partie délicate du parcours, j'eus peur que ma monture tombe, mais elle avait le pied sûr et elle réussit à se reprendre juste à temps pour sauter un obstacle en forme de pont. Nous nous élançâmes ensuite sur les deux derniers obstacles, simples, et nous traversâmes la ligne d'arrivée sur un sans-faute. L'étalon était trempé de sueur. Je lui fis un câlin énorme et je mis pied à terre. Je le dessellai et je le fis longuement marcher. Jusqu'à ce que l'entraîneur et la propriétaire ne viennent me chercher pour la remise des prix. Mon sans-faute sur le cross, étant donné que j'avais été la seule à le faire, m'assurait la première place du classement. J'avais gagné le complet. Super contente, je sellai rapidement Hitam et nous nous rendîmes sur la carrière de saut, les obstacles avaient été démontés. On nous remit un flot, une coupe et des cadeaux. Je caressai longuement Hitam, en souriant jusqu'aux oreilles.

Peu après, je me retrouvai à rentrer les chevaux dans le van. Puis la propriétaire et l'entraîneur, avec qui j'avais un peu raconté que j'avais un domaine et plusieurs chevaux, vinrent me voir, accompagnés d'Hitam.

"Tu as fait des miracles avec lui, et je ne l'avais jamais vu s'attacher de cette façon à quelqu'un en trois jours. Il est à toi, je te l'offre, en remerciement pour cette victoire." me dit la propriétaire.

Je ne trouvais pas les mots pour la remercier...

Arrivée au Domaine d'Éternel, je préparai un box à Hitam, je lui fis un bon pansage, puis je le laissai s'adapter à son nouvel environnement...