Box de Balalaïka

Aujourd’hui, je me rendis au haras pour la seconde fois, et j’étais bien décidée à panser Balalaïka. Cette fois ci, j’avais emporté une mallette de pansage contenant : une étrille bleue, un bouchon bleu, une brosse douce bleue et plein de friandises. Je n’avais pas pris de cure-pied sachant qu’elle n’était pas prête pour que je lui lave les membres. Ce jour ci, j’avais enfilé un pantalon bleu et marron et un haut assorti. Je demandai à ma mère de me déposer devant le ranch. Je me dirigeai tout de suite vers les écuries, en particulier vers le box de ma demi-pensionnaire.

Une fois arrivée devant le box, je n’osai pas tendre le bras de peur que la jument ne me reconnaisse pas… En même temps, je ne l’avais approché qu’une seule fois et je ne l’avais pas pansé. Je posai donc un bout de pomme sur le rebord de la porte que Balalaïka regardai avec attention et crainte. Puis, peu à peu, elle se détendit, pas à pas, elle avança et doucement attrapa la friandise. J’étais à la fois heureuse et déstabilisée. J’étais heureuse car elle avait un peu plus confiance en moi depuis la dernière fois et déstabilisée parce qu’elle n’était pas venue tout de suite. Mais un hennissement me sortit de mes pensées. En effet, il fallait prendre soin de ma DP et ce n’était pas gagné ! Je lui redonnai donc, comme la dernière fois, quelques friandises afin qu’elle se réhabitue à moi sans pour autant qu’elle devienne un robot. Je voulais tisser avec elle des liens d’amitiés. Une fois qu’elle se laissait de nouveau caresser, j’entrai dans son box. Je passai ma main sur l’ensemble de son corps enlevant un peu de poussière.

La matinée passa à toute allure, il était déjà midi ! Je mangeai très vite cette fois là. A vrai dire je n’avais presque rien mangé, ma seule envie était de retourner voir la baie et de lui présenter la brosse. J’étais assise à la table, près du palefrenier, il faisait tout pour me mettre à l’aise et fini par dire : « Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas… » . Je ne réagis pas tout de suite, mais vers la fin du repas je lui demandai s’il pouvait m’aider et me montrer comment panser Balalaïka, et, à mon grand étonnement, il refusa. J’en restai bouche bée, il m’avait proposé de l’aide au début du repas et voilà qu’il refusait à présent de me donner un coup de pouce ! D’un ton toujours aussi calme, il reprit : « Je pense qu’il faudrait mieux que tu te débrouille toute seule pour cela… Quand je t’aie proposée de l’aide tout à l’heure, c’était pour sa ration alimentaire, ou pour les clés de l’entrepôt… mais t’aider à panser cette jument, vraiment…je ne peux pas. Elle ne me laisse pas s’approcher d’elle. » Je baissai la tête et fini le bout de pain qui restait. Ensuite, nous rentrâmes au haras.

Je revins vers Balalaïka, je la regardai un long moment et me demandai s’il ne valait pas mieux changer de DP et me rappelai de ce qu’avait dit ma mère : « Ma fille va réussir à la monter d’ici la fin de l’année 2013 !! ». Ces paroles me redonnèrent espoir et je fis un pas en avant, sortit l’étrille de ma mallette et la présentai à l’équidé. Instantanément, ses oreilles se couchèrent en arrière et elle gratta du pied. Je remis la brosse derrière mon dos et la caressai en lui chuchotant : « Doucement ma belle, essaie de faire un effort s’il te plaît. ». Une fois la baie détendue, je lui remontrai l’étrille tout en attendant sa réaction. Cette fois encore, elle plaqua ses oreilles contre sa nuque, mais dès que je cachai la brosse derrière mon dos, elle redevint calme. Je la lui remontrai, et, cette fois-ci, elle resta sans bouger malgré l’anxiété qui pouvait se lire dans ses yeux. Je lui donnai automatiquement une friandise pour qu’elle associe la brosse avec le plaisir. Je faisais cela pour mon chien, et, comme je n’avais jamais monté, j’essaie toutes sortes de techniques…en espérant que se soit la bonne. Une fois que ma DP accepta la vue de l’étrille, je décidai de passer à l’étape suivante : passer l’étrille sur son corps et ce n’était pas gagné… Je lui fis d’abord sentir la brosse, puis passa ma mais sur son dos avant de poser très doucement la brosse sur son dos. Le changement de « texture» lui fit faire un écart, je repassai ma main pour la rassurer. Je dû réessayer au moins six fois avant qu’elle ait confiance en la brosse, et je remarquai même qu’elle semblait prendre du plaisir à se faire panser. Une fois l’étrille passée sur l’ensemble de son corps, je lui tendis quelques friandises avant d’effectuer la même opération pour le bouchon et la brosse douce. Je fus surprise de la voir aussi propre, elle était plus belle, elle paraissait plus jeune et mieux entretenue. Ses poils, éclairés par le velux du toit, brillaient et, j’avoue que j’étais assez fier de moi.

Je sortis du box en prenant soin de fermer le loquet, puis alla chercher le palefrenier pour donner sa ration à Balalaïka. Je fis d’abord toutes les écuries, rien. Je passai le haras au peigne fin, avant de le croiser au manège entrain de ratisser la piste. Il me vit et dit : « Salut Clochette ! Quel bon vent t’amène ? Tu as besoin de quelque chose ? » Un grand monsieur se trouvait derrière lui, et j’avoue qu’il m’intimidait, je finis par bafouiller : « Heu….je voulais…. enfin… que faut-il donner à Balalaïka comme fourrage ? » Il demanda au monsieur d’attendre avant de me faire signe de le suivre. Un fois arrivés à l’entrepôt il prit un ballot de fois et une poignée d’avoine qu’il mit dans un seau. Il me tendit le tout en disant : « Donne lui l’avoine et rapporte le sot ici et accroche le ballot au crochet du mur du fond de son box. Au fait ? As-tu réussie à la panser ? ». J’attrapai le sot et le ballot avant de lui répondre timidement : « Oui… merci. ». Ensuite, nous repartîmes chacun de notre côté. Je suivie ses instructions à la lettre, et non sans mal ! Pour l’avoine tout s’était bien passé, mais au moment au il fallait accrocher le ballot de foin sur le mur du fond du box, se fut une autre histoire… Il fallait passer derrière la baie, tout d’abord elle donna un coup de sabot que j’évitai de peu, puis elle hennit et gigota dans tout les sens. Je trouvai une ruse : je pris la brosse douce, fit semblant de la panser afin qu’elle me laisse passer derrière elle et accrocha le Ballot au passage. Ensuite je lui chouchoutai : « C’est bien ma belle, je suis fière de nous ! Mais a présent il faut que je m’en aille… à bientôt » Sur ses mots je me rendis à l’arrêt de bus et rentrai chez moi.

Aujourd’hui, j’avais prévue de faire une initiation d’éthologie avec Rhéa, Pr1nc3ss69, et peut être Noisette, qui ne savait pas encore si elle allait venir. Mais avant de me rendre au manège, il fallait que je panse Balalaïka. Comme la dernière fois, je m’approchais doucement en tendant une friandise, un bout de carotte. Elle m’examina ainsi que le bout de carotte, avant de venir et de le manger. Ensuite, je sortis la brosse et me mis à panser la baie.

Une fois le pansage terminé, il fallait que je lui enfile un licol et une longe…. Elle s’agita dans tous les sens. Après une demi-heure de persévérance, elle accepta la vue du licol et de la longe. Il fallait maintenant que je les lui mette avant le début du cours. Je pris uns friandise et la lui offrit. Je profitais d’un moment d’inattention de sa part pour lui enfiler. A ce moment là, la jument à levé la tête et m’a fixée dans les yeux… j’avais peur. Ses pupilles ressemblaient à des millions de lames tranchantes prêtes à me transpercer le corps, l’équidé ne bougea cependant pas d’un poil. Je lui chuchotais : « Tout doux ma belle, c’est juste le temps du cours…. je suis obligée… ne m’en veut pas s’il te plait !! ». Je lui présentais un morceau de pomme qu’elle hésita à prendre… Je lui montrai la longe et lui mit avant de l’emmener au manège, le cœur battant.

A terminer