♥ Apocalypse ♥

Apocalypse

« Apocalypse est un poney au sacré caractère. Sevré un peu trop tard, débourré trop tôt et sans grand intérêt puisque destiné à la vente, ce n'est pas le cheval de selle par excellence. Notamment à cause de ses origines, il ne sait pas trotter par bipèdes diagonaux, mais il tölt. Même inexpérimenté, avec un peu de dressage au préalable, Apocalypse deviendra une bonne monture d'amazone. Malheureusement, en ce qui concerne le saut, il faudrait d'abord lui apprendre à lever les pattes. Même si c'est un cheval d'un tempérament plutôt courageux, son mauvais caractère ne permettra pas sa sortie en concours avant un certain temps. A l'attache, il se sent comme enchaîné et bouge sans arrêt pour se libérer. Ce n'est donc pas un cheval de box, mais plutôt habitué à vivre au pré. Attention tout de même à son naturel dominant en communauté. »

« Apocalypse est un étalon poney islandais de 6 ans et de robe alezan crins lavés. Actuellement son propriétaire est Haras de Pado. »

sa fiche

Une première séance mouvementée

J’entrai dans le manège, mon poney sur les talons. Tant que je n’avais pas de pression sur les rênes, tout allait pour le mieux. Je les laissai donc sur son encolure, ballantes. Je ne pouvais tout simplement pas le maîtriser, et cela m’effrayait un peu. J’enroulai minutieusement les rênes et les coinçaient dans sa sous-gorge pour qu’elles ne s’entravent pas dans les antérieurs du poney si celui-ci baissait la tête. Je mis le mousqueton en gourmettes, sous la bouche d’Apocalypse. A peine l’avais-je fixé que l’étalon se dressa à demi en signe de non consentement. Il m’arracha la longe des mains et galopa autour de moi. J’avais par chance pris soin de bien mettre ma longe en huit de chiffre dans ma main, et il me suffit d’exercer une pression suffisante pour que la taille du cercle soit réglée. Autrement dit, mon poney galopait comme s’il avait le diable aux trousses en grands cercles à côté de moi. Je me déplaçais lentement en le laissant vider un peu son réservoir et s’habituer à la pression de la longe sous sa bouche.

Pendant près de cinq minutes, il ne se calma pas : par moment, il lançait une ruade, de joie ou d’énervement, je n’en savais rien. Peu à peu, je réduisis le cercle, autant pour le redresser que pour le freiner. Je ne pensais pas qu’une si grosse bombe à retardement pouvait avoir un galop si cadencé sur un si petit cercle. Je l’avais acheté une bouchée de pain et l’avais pris en demi-pension ici. Il ne m’avait pas coûté bien cher car mal débourré. Il ne savait pas trotter mais préférait le tölt. Hormis cette capacité peu connue et considérée comme allure défectueuse sauf chez cette race, il ne savait que marcher, galoper et porter une selle sur son dos. Son côté sauvage n’avait pas été dompté, et il n’avait pas été castré, parce que ses anciens propriétaires ne voulaient pas payer. En revanche, avec un peu de travail, il serait un assez bon cheval, plutôt souple et puissant.

Lorsqu’il ne put conserver le galop, il repassa au tölt sur le cercle, la tête basse. Je le laissai faire quelques minutes, puis réduisit encore le cercle pour qu’il repasse au pas. Son souffle était saccadé et il n’avait pas l’air ravi de sa galopade. Je me méfiai et le tenait fermement par une rêne, en veillant à ce qu’elle ne soit pas tendue, pour changer la longe en gourmette en sens. Il repartit de plus belle au galop à l’autre main sur le cercle, et je répétais exactement le même schéma qu’à main gauche.

Enfin, je le fis repasser au pas. Il avait un peu chaud avec son poil d’hiver, et mouillait mon tapis. Il avait encore suffisamment d’énergie pour une séance de dressage primaire. J’enlevai la longe de sous sa bouche et la mis dans un coin du manège. Je démêlais ma paire de rênes et mis le pied à l’étrier. A peine posée dans la selle, Apocalypse se mit en marche. Il était encore nerveux, bien qu’il ait passé les dix précédentes minutes à galoper. Je le fis rapidement trotter, mais la sensation était très différente d’un trot habituel. Je sentais les membres se déplacer étrangement sous la masse, mais c’était plutôt confortable. C’était à ça que ressemblait le tölt : au lieu de déplacer ses membres diagonalement, il les envoyait latéralement vers l’avant.

Après deux tours à chaque main, étant donné qu’il avait déjà bien galopé avant, j’évitais de l’épuiser et repassai au pas. Pendant cinq minutes, j’essayai de le mettre en place, le temps qu’il reprenne un peu son souffle, mais il battait sans arrêt la main. Puisque notre séance de « dressage » était notre toute première, je ne comptais pas tout de suite le faire pirouetter et voulait plutôt obtenir des choses simples. J’alternai courbes larges et serrées, doublés dans la longueur et dans la largeur, cercles et voltes. Il ne s’incurvait pas parfaitement au pas, et voir le pare-botte de très près lors de mes doublés ne l’enchantait guère. Plusieurs fois, il mit la tête entre les genoux et rua, mais je n’y faisais guère attention. Il ne savait pas se servir de ses postérieurs et donc ne me secouai pas vraiment.

Rapidement, il perdit en force, et je sus que ma séance d’une demi-heure allait s’achever. Une dernière fois, je fis un grand cercle d’environ vingt mètres en A. Je le mis au tölt et savourais un instant encore cette sensation. A la fin, je le plaçai en extension d’encolure pour qu’il vienne tendre son dos. Il repassa au pas lorsque, à la voix, je le lui indiquai. Je me rassis dans ma selle et le laissai marcher en flattant son encolure. Je mis pied à terre et le ramenais à l’écurie, laissant la pluie fracassant contre le toit de tôle derrière nous.

discipline travaillée ?

Dressage / longe

confiance + 09 %
longe + 05
dressage + 05

+ 05 pommes

Longe en main, essayons les enrênements

Encore une journée horrible et hivernale. Des nuages, de la pluie, et du froid. Emmitouflée sous plusieurs couches d’épaisseurs, dont deux polaires et une doudoune, j’atteignis le manège. Apocalypse n’avait jamais vu l’extérieur de la bâtisse, à part son pré. Mais je ne comptais pas le sortir immédiatement dehors, en carrière. Je n’étais pas suicidaire. Déjà, je ne pouvais pas monter sur son dos sans finir par terre au cours de la séance. Alors lui faire connaître autre chose sans qu’il ne se soit auparavant habitué était une mauvaise idée. Du coup, je voulais tenter une nouvelle méthode : le longer une bonne demi-heure le matin avec ou sans enrênements suivant son état, et poursuivre avec une séance de dressage l’après-midi.

Nous étions donc dans le manège. Un surfaix attaché autour du ventre, un filet sans rênes autour de la tête, mon poney avançait derrière moi. J’avais fixé au mors une alliance sur laquelle j’avais attaché le mousqueton de ma longe. Comme ceci, je n’aurai pas besoin de changer ma longe de sens en changeant le cheval de main. Je laissai sur le pare-botte deux élastiques que je comptais ajouter après la détente à mon dispositif. Mon poney dressa les oreilles en entendant la pluie sur le toit. Tout juste sorti de son pré, il ne connaissait pas encore très bien cet étrange bruit. Je le plaçai à peine sur le rond de longe qu’il mit un coup de cul. Il partit au galop sur le cercle que je rallongeais immédiatement. Poney avait une allure cadencée, rythmée, et assez rapide. La question, c’était de savoir combien de temps il allait tenir ainsi. Lorsque je fus sûre qu’il était cadré, j’en profitai pour réorganiser un peu ma longe tout en gardant un œil sur le poney. Je fis un triangle entre ma chambrière, ma longe et mon poney.

Il était fier, mon étalon, au bout de sa longe. La tête dressées, la queue haute, le galop souple et élégant. Je le fis repasser au tölt en usant de la voix et en me plaçant devant son épaule, mais il était décidément trop bien au galop. Je dus me servir de la chambrière et la placer devant le nez de mon poney. Les oreilles bien droites, il s’amusait à courir après ma baguette. C’est seulement lorsque je l’appuyais contre son poitrail qu’il se calme un peu et se referma. Il repassa au tölt, puis assez rapidement au pas. Il marcha sur quelques foulées avant que ne le sollicite pour repartir au tölt. Il obéit, mais contre moi. Je le laissai continuer sur un petit cercle. Il avançait nonchalamment, me jetais de petits coups d’œil par moment. Je le forçai régulièrement à transitionner dans l’allure.

Après quelques minutes de ce manège, je commençais à avoir le tournis. Je le fis repasser au pas sur le cercle. Il resta à l’arrêt sur le cercle pendant que je prenais mes affaires dans l’autre sens pour tourner à main droite. D’une pression sur la longe, il repartit dans l’autre sens au pas, tranquillement, puis au tölt. Je fis à nouveau nombre de transitions, puis le fis galoper. Il se braqua, et ses hanches sortirent du cercle. Il se dressa à demi face à moi. Je lui sonnais les cloches et le renvoyais grâce à ma chambrière sur le cercle. Il s’ébroua, sauta en hauteur, le dos rond, rua, accéléra, freinait d’un coup pour essayer de repartir dans l’autre sens mais je le contrais à chaque fois. Je le renvoyais au grand galop sur le cercle, la longe au maximum de sa longueur. Il finit bien par se cadrer, et je raccourcis je cercle pour lui donner plus d’équilibre et d’élévation.

Je le remis au pas assez rapidement : mon but premier était bien de lui faire essayer les élastiques. Je raccourcis complètement le cercle et l’emmenais vers le pare-botte. Je lui mis les élastiques, accroché sous son ventre grâce au surfaix et aux anneaux du mors. Je le remis au pas, le laissai s’habituer à l’action. Puis je le fis trotter et galoper, à une main et à l’autre. Il baissait peu à peu la tête, et se retrouva le nez par terre. C’était là le principe des élastiques : éviter au cheval de lever la tête et le forcer à se détendre. Bon, ça marchait, mais je n’allais pas abuser pour aujourd’hui : sa robe se couvrait de sueur. Je défis tout mon système, desserrai le surfaix et remmenais mon poney à l’écurie. Finalement, pas de séance dressage…

confiance + 08 %
longe + 09

+ 04 pommes

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