box de Myrtille

La veille, j’étais rentrée de vacances et mes parents avaient décidé de m’emmener à une compétition de CSO de haut niveau qui se déroulait sur la plage. Nous partîmes de chez moi tôt le matin en direction de la plage et nous arrivèrent en fin de matinée. C’est-à-dire que la plage où allait se passée la compétition n’était pas la proche. Arrivée sur place, je descendis en trombe de la voiture. Voyager en voiture ce n’était pas ce que je préférais et j’étais heureuse de sortir pour respirer l’air frais de la mer. Dès que mes parents furent prêts, nous marchâmes jusqu’à la carrière de CSO. La compétition avait déjà commencé et nous nous installâmes rapidement dans les gradins pour regarder défiler les concurrents sur le parcours. Les chevaux étaient tous plus impressionnants que les autres : physique remarquable, morphologie idéale pour la compétition, mental de gagnant, etc. C’étaient des vrais chevaux de compétitions ! Moi qui disais en avoir j’étais loin d’avoir ceux que j’avais sous les yeux. Le concurrent qui allait suivre allait particulièrement attirer mon attention. C’était une jument Holstein bai foncé nommée Myrtille qui était montée par un certain Pierre Dupuis. Celui-ci salua le jury avant de s’élancer au galop vers les obstacles. Myrtille avait l’air de peiner à galoper dans le sable. Elle n’avait pas été entraînée à ce genre de terrain et manquait certainement d’endurance car elle se fatigua très vite. Son cavalier ne la ménageait pas du tout. Ah ça non ! Il la cravachait tout le temps pour qu’elle aille plus vite mais la jument, épuisée par le galop dans le sable et la hauteur des obstacles sûrement bien trop haute par rapport à l’entraînement qu’elle avait reçu, se jeta dans un oxer, s’effondrant au sol et désarçonnant ainsi son cavalier. Myrtille se releva et partit au galop loin de son cavalier qu’elle venait de faire tomber. Le principal était qu’elle n’avait rien. La propriétaire, furieuse, déboula dans la carrière, rattrapa la jument pendant que le cavalier se remettait de sa chute entouré de ses parents. Et à la grande surprise de tous, elle battit la pauvre jument, sous les yeux choqués des spectateurs et des organisateurs. Puis elle annonça qu’elle vendait Myrtille mais elle précisa que c’était une bourrique qui refusait de sauter les obstacles pendant les concours et elle sortit du terrain, tenant Myrtille par les rênes, et sans s’occuper du cavalier qui avait chuté. Je parlais à mes parents de Myrtille. D’abord, ils refusèrent, pensant que c’était une mauvaise jument qui ne réussirait aucun concours. Mais j’accompagnai mes propos de bons arguments : Myrtille manquait juste de travail, d’attention et d’amour. Avec ça, elle pourrait devenir une jument de compétition. Je l’avais vu, elle avait la pêche, une volonté hors du commun et elle ferait tout pour son cavalier si celui-ci s’occupait d’elle avec respect. Mes parents furent impressionnés par ces mots et ne purent refuser. Nous nous rendîmes donc au box de Myrtille et discutâmes avec sa propriétaire. Elle voulait la vendre et rapidement, peu importe le prix. Nous conclûmes donc d’un prix avec elle et j’achetai Myrtille, plaçant en elle beaucoup d’espoirs. Peut-être deviendrait-elle la meilleure jument de l’écurie ? Je n’en savais rien. La propriétaire allait même nous la déposer au Haras de Pado tout de suite. C’était le seul cheval qu’elle avait amené et elle avait donc fini sa journée. Nous montâmes en voiture et partîmes au haras. Environ une heure et demie plus tard, la voiture se gara sur les places en herbe du Domaine de la Pâturette. Comme le van n’arriverait que dans une demi-heure voir plus, j’allai préparer son box. Je mettais de la paille bien fraîche, du foin, des carottes, du mash et mis en route l’abreuvoir automatique. Et comme prévu, une trentaine de minutes plus tard, le van arriva et se gara devant les écuries. La propriétaire de Myrtille descendit de voiture et vint me voir.
« - Voilà. Je vous ai amené Myrtille.
- Merci beaucoup madame !
- De rien. Mais si je puis me permettre vous n’avez pas fait une affaire. Myrtille est une jument capricieuse, qui n’arrive même pas à finir un parcours de douze obstacles.
- D’accord mais je pense avoir la clé pour qu’elle devienne une excellente jument de CSO.
- Ne croyez pas trop à ça ! Myrtille est tout sauf une excellente jument.
- Je ne pense pas. Chaque cheval a au fond de lui des compétences extraordinaires que les humains doivent exploiter. Mais prenez ça. C’est l’argent que nous avions convenu pour l’achat de Myrtille ;
- Merci mademoiselle ! Je vous laisse sortir Myrtille du van puisque vous en êtes la propriétaire.
- Bien sûr ! »
Je me dirigeai vers le van, ouvris la porte, détacha la jument et la fis descendre la rampe. Enfin dehors, la jument hennit et regarda son nouvel environnement. Je la caressai avant de la faire entrer dans les écuries et de l’installer dans son box. Je la caressais à nouveau, lui enlevai son licol et sortais du box. J’allai laisser à Myrtille le temps de s’habituer à sa nouvelle maison avant de commencer les pansages, les sorties, les balades et les entraînements.