box de Nocturne

» licol

Sous un soleil de plomb, je me dirigeai en direction du box des poulains. Ils étaient plusieurs, environ cinq à faire partie de ces installations. Ils vivaient ensemble, apprenaient la vie en groupe, mes poulains étaient des amours, des produits d'Ecaussines. Je me mis face à la stabulation, et regardai les liens qui s'étaient fait entre les poulains. Lux faisait des câlins aux trois nouveaux, tandis que Nocturne était seul, collé au fond contre une paroi. Il me faisait de la peine, mais d'un certain côté, je n'avais pas non plus envie de venir le voir. C'était l'un des poulains les plus compliqués à pré-débourré que j'avais rencontré jusqu'à lors ! Et pourtant, ce n'était pas comme si je n'en avais jamais vu. Il était sans cesse sur le mouvement, voire même sur la défensive. Je n'avais encore réussi à rien faire, mais j'y comptais aujourd'hui, avec les brosses.

Je pénétrai dans la stabulation, et pris le temps de caresser chaque poulain qui venait à ma rencontre. À vrai dire ils venaient tous, sauf Nocturne. Et c'était lui qui m'intéressais. Je me servis des autres poulains pour me rapprocher encore plus du petit gris sans que ce dernier ne s'affole. J'étais maintenant à quelques centimètres de lui, mais monsieur n'était vraiment pas décidé à se laisser approcher. Il était parti au trot, m'évitant. C'était une carne ce poney, vraiment ! Il ne ressemblais vraiment pas aux autres poulains que j'avais fait naître. Je finis par le coincer dans un coin. Je lui tendis une petite friandise, qu'il déclina d'un petit cabré pour repartir au trot dans encore toute la stabulation. Cela faisait seulement deux minutes que j'étais là, mais j'en avais déjà marre ! Exaspérée, je pris une longe que j'attachais à un anneau du mur de la stabulation pour former un triangle qui allait le coincer. Nocturne tomba pile dans le piège ! Il était coincé. Je me rapprochai de lui, refermant à chaque fois la hauteur du triangle. Je finis par le toucher, et le caressai longuement, lui présentant de nouveau la friandise qu'il avait refusé il y a quelques minutes à peine. Il l'accepta cette fois ci, prenant le bonbon entre ses lèvres. Je le récompensai, il était calme. Alors je sortis doucement le licol de ma poche et le caressai avec, étant plié rapidement dans ma main. Il ne supportait pas tellement que je le caresse de la sorte mais je m'en fichais, c'était terminé le cinéma le pré-débourrage allait commencer ! Je dépliai le licol et malgré les tentatives de défensive de la part du petit poulain, lui enfilai rapidement. Je libérai Nocturne de la tension du triangle, et le laissai repartir au trot dans sa stabulation. Visiblement il n'avait pas l'air d'avoir apprécié le fait de s'être fait avoir ! Il était mécontent, et secoué la tête dans tous les sens, pas habitué au licol. Je quittai la stabulation, contente de ma journée.

» longe

Et c'était parti pour une nouvelle journée sous le soleil. Mini-short, t-shirt à manches courtes, tropezienne et lunettes de soleil, c'était ainsi que je venais rendre visite à Nocturne que j'avais eu le plaisir de voir la veille. Le pré-débourrage avançait lentement, mais c'était à l'image du poney que je débourrais. C'était un poney chiant, qui ne demandait qu'une chose : se dépenser. Pour le moment je n'avais réussis qu'à lui passer le licol, mais je comptais bien aujourd'hui à lui apprendre à marcher avec une longe. Demain, c'était l'épreuve des brosses ; mais il fallait se concentrer sur la séance d'aujourd'hui. Je rentrai donc dans le box, beaucoup plus déterminée que la veille. Encore une fois, tous les autres poulains vinrent à ma rencontre ; tous, sauf lui qui restait collé à la paroi de la grande stabulation. Je soufflai doucement en m'approchant de lui. Ma longe était dissimulée derrière mon dos, mais je sentais bien qu'il se doutait que je n'étais pas venue seulement pour le contempler. Je parvins à l'attraper, et le mis directement en confiance. Il n'avait pas l'air inquiet, il ne l'était pas. Dans sa tête il ne pensait cependant qu'à une chose : trouver une sortie pour fuir et éviter les corvées du pré-débourrage. Il essaya de faire demi-tour mais c'était trop tard, je le tenais fermement par le licol. Il ne faisait pas ça car il avait peur de tous ces objets, non, il faisait ça bel et bien pour me faire chier. Dans un élan de désespoir, je sortis la longe de mon dos et la clippai au licol. Pendant quelques secondes, Nocturne crut qu'il était libre. Il partit au trot dans sa stabulation mais c'était trop tard, je le tenais. Il pencha ses oreilles en arrière, on pouvait lire son mécontentement sur son visage. Je décidai de rester profil-bas et de ne pas trop agir avec la longe pour le moment. Je le suivais donc partout dans sa stabulation, ce qui avait pour don de le mettre dans un était profond d'énervement. Il essayait de chercher du confort auprès des autres poneys mais ces derniers l'ignorèrent, pour une fois je sentis qu'il avait lui aussi choisi de faire profil-bas. Je me rapprochai de lui et me mis à le caresser partout, du museau au bout de la queue. Il n'aimait pas ça, mais je ne lui demandais pas vraiment son avis. J'espérais seulement qu'avec le temps, il allait changer. Un cheval de trois ans désobéissant et indomptable se vendait mal, et si un cheval se vendait mal, ce n'était jamais bon pour l'élevage. Alors, je décidai de commencer les exercices de longe. Doucement, je mis un peu de pression sur cette dernière pour le faire céder. Il tendit l'encolure, pas trop occupé par ma demande mais finit par céder gentiment. Je lui caressai l'encolure dès qu'il me donnait une bonne réponse au problème que je lui posai. À chaque passage, il répondait de mieux en mieux. Finalement Nocturne avait l'air de donner un peu de sa bonne volonté ! Je le récompensai, et le sortis de sa stabulation pour le faire marcher le long du couloir. Nous fîmes le couloir deux fois sans gros soucis, j'étais contente de l'avancé du pré-débourrage, mais ce n'était pas encore ça. Demain il restait encore une épreuve à faire : l'épreuve des brosses. Je remis le petit Nocturne dans son box et lui tendis une friandise qu'il prit entre ses lèvres. Je quittai la stabulation en direction de la carrière où un cours était donné, c'était l'été et tout le monde était content.

» brosses

La chaleur avait bien diminué depuis la veille. J'avais troqué mon t-shirt pas un petit gilet et mes chaussures ouvertes par mes vans bordeaux rayées de bleu. Cependant, la bonne humeur était toujours présente au haras de pado. Tout le monde se saluait, les chevaux sortaient et leurs poils d'hiver tombaient. Moi, rien que de voir le soleil de sortie et le ciel entièrement bleu suffisait à mon bonheur de la journée.

Je me dirigeai donc vers la stabulation des poulains pour y terminer le pré-débourrage du petit Nocturne que j'avais commencé le 13 avril. ça paressait peu long, trois jours. Mais la plupart de mes poulains avaient découvert le licol, les brosses et la longe le même jour. Je n'avais pas l'habitude de prendre plus de temps ainsi avec un poulain, mais celui ci me donné énormément de fil à retordre. Quand j'arrivais devant sa stabulation, il était couché avec les autres poulains. Pour une fois, il se releva et vint à ma rencontre. Visiblement, ces visites quotidiennes créées des points d'attaches entre nous. Je caressai donc délicatement son museau, et poussai la porte de la stabulation pour entrer dedans et poursuivre le pré-débourrage. Il avait toujours son licol au bout du nez, il ne me restait plus qu'à clipper la longe à ce dernier. Je caressai son corps entièrement, puis lui tendis une friandise. Je clippai la longe à son licol, et sortis le petit de son box. Je voulais que nous restions rien que deux pour la dernière étape du pré-débourrage. Il n'avait jamais été attaché, j'allais donc tester ça avant de m'occuper de lui. Je l'attachai donc, j'avais pris un anneau qui comportait une ficelle qui pouvait casser dès que le cheval tirait. Il ne bougea pas, et pour une fois sembla directement intéressé par ce que j'avais dans les mains. Je lui fis sentir les différentes brosses et le cure-pieds, puis pris la brosse douce que je passai délicatement sur son corps. Il avait maintenant l'habitude que je le caresse partout, cette fois ci c'était avec la brosse. Peu de changement, donc. Il resta sage, je pus donc essayer aussi avec le bouchon et l'étrille qui le fit se tortiller de chatouillements. Je lui tendis une petite friandise, puis m'emparai du cure-pieds. Ma main descendis le long de son membre, je mis un peu du poids de mon épaule contre la sienne. Il résista quelques secondes avant de me donner son pied. Je le reposai de suite, lui tendant une friandise. Je refis ça plusieurs fois jusqu'à ce qu'il comprenne le concept. Alors, je me permis de gratter sa minuscule sole qui n'étais absolument pas encombrée. C'était très très bien. Je détachai la longe et le remis dans sa stabulation, très fière de lui.

• confiance + 10 %
  moral & soins + 13
  
  pré débourrage 25 / 25
  
  + 06 pommes