box de Okapi

- I'm on the Highway to Hell.
mercredi 27 mars.

Depuis 2 mois un vide immense s'était installé en moi. Je ne sais même pas à cause de quoi cela pouvait bien être... Les trahisons que j'avais dû endurer à répétition ? Un soudain retour à la réalité ? La mort de mon grand-père ? Ou alors tous les trois en même temps ? A tous les coups. Je ne vais pas m'attarder sur ce qui m'était arrivé pendant cette longue absence, je peux juste vous dire que ça avait été suffisamment important pour que je change de a à z. D'abord, je m'étais rebellée : j'avais déclaré et porté mon indépendance et mon sérieux je m'en foutisme des choses. En revanche, je n'avais jamais, ô grand jamais, perdu ma passion pour les équidés. J'avais juste dû la mettre de côté... Mais ce n'était pas pour autant que j'en avais été inconsciente ! J'avais mis RedQueen en dp et touch l'avait prise sous son aile. Mais pour mon démon roux, c'était une autre histoire. Lui, il n'avait eu aucunes visites, donc quand j'irai le revoir, je ne vous explique même pas le beau foutoir que cela donnera... En tout cas, mon envie d'avoir de nouveaux chevaux n'avait pas cessé pour autant ! Au contraire ! Pour commencer, j'avais acheté Soul Eater, un étalon hanovrien de 5 ans et de robe noir. Il venait tout droit du Michigan et arriverait donc dans quelques jours. Ensuite, il y avait Okapi, lui, c'était touch qui me l'avait vendu. Elle n'avait plus le temps de s'en occuper. Un bel étalon pur race espagnol noir de 11 ans, ce qui en faisait donc le papi de mon domaine. Car oui, maintenant j'avais un domaine ! Le domaine of the Runaway pour être précise. Bon, je referme la parenthèse, on va parler de leurs caractères. Soul est un petit diablotin joueur, testeur et chieur, mais je vous en parlerai en détail quand je l'aurai vu. Okapi est mystérieux, solitaire, blasé de la vie, méchant et terriblement étrange. Je sais : revoilà ma manie de prendre des chevaux compliqués. Mais c'est tellement gratifiant de les aider, de les remettre dans le droit chemin, de vivre une vraie histoire avec eux ! Un crissement de pneu m'interrompit dans mon récit. Je jetais un coup d'oeil à la vitre de ma chambre, dédaigneuse. C'est alors que j'aperçus le van. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine et je me précipitai dehors. C'était mon nouveau pensionnaire, Okapi. Le vieux monsieur sortit l'air de rien, un licol et une cravache à la main. Je ne connaissais que trop bien les types bourrus dans son genre, alors je me dépêchai d'aller à sa rencontre pour lui dire que je le sortirai moi-même. Il hausse les épaules et me tendit les papiers administratifs. Je fis une belle signature et lui rendis les feuilles, puis je me dirigeai vers l'arrière.

" Faites attention, il est pas commode ce canasson ! "

N'écoutant plus le bonhomme depuis un bon bout de temps, j'ouvris machinalement la porte. C'est alors que le sombre hennit en secouant sa grosse masse de muscle. Un frisson parcourra le long de ma colonne vertébrale, il était tellement impressionnant. Je l'appelai de son nom pour le prévenir de ma venue et le calmer. Je me faufilai sur un des côtés et tentai de ne pas me faire écraser. Plus facile à dire qu'à faire. Il manqua de me donner un coup d'cul et de me chiquer quand j'arrivai enfin à sa tête. Je touchai doucement son encolure, un peu timide face à tant d'esprit sauvage. Lui il était mi-furieux, mi-absent. On aurait dit qu'il se déchaînait contre quelque chose d'invisible et dans ses grands yeux fous, on trouvait toute la haine et toute la crainte qu'il avait vis à vis de son ennemi. C'était la première fois que je rencontrais un cheval qui n'aimait pas l'homme et qui voulait volontairement lui faire du mal. Je restais paralysée pendant quelques temps avant qu'un lourd sabot ne s'écrase sur mon pied. Mon sang ne fit qu'un tour, il fallait réagir. Je bloquai sa tête avec mes deux petits bras tout frêle et chétif comparé à lui, puis je lui mis mon licol vert pomme qui serait dorénavant sa couleur. Il trépigna des antérieurs, voulant se cabrer mais n'arrivant à rien à cause du toit du van. Un puissant 'ho' retentit de ma part. Je ne sais même pas où j'avais trouvé le courage de lui faire remarquer que j'existais, car jusque là, il semblait me voir sans vraiment me regarder. Ses oreilles se dressèrent et il pivota son museau vers moi. Comme j'avais envie de disparaître sous terre à ce moment ! J'aurai mieux fait de me taire ! Il sembla chamboulé, puis intrigué par ma si petite personne. Le camionneur s'impatientait et donna un coup de poing sur la porte pour me dire de me dépêcher. Ca y est, le puissant étalon était reparti en mode furax. Je levai mes bras pour à nouveau capter son attention, puis j'appuyai sur son poitrail de toutes mes forces. Ahuri et étonné jusqu'à la plus petite partie de ses molécules, il se vit contraindre de m'obéir en reculant. Une fois sur la terre ferme, il retrouva son attitude de méchant, tirant sur la longe comme un forçat et essayant de mordre mon bras. L'homme ferma la porte et me souhaita bonne chance avant de mettre les voiles. J'étais seule avec l'ange de la mort au bout des doigts. Je déglutis et pris un peu plus court encore la longe, la serrant et la désserant nerveusement. Lui il s'était un peu calmé quand le bougre nous avait quitté, mais ce n'était pas pour autant qu'il s'était assagi. Il me détaillait de son regard mauvais, attendant une réaction de ma part, les muscles tendus à l'extrême. Je fis un pas, hésitante. Il ne bougea pas d'un poil, me défiant. J'en fis un deuxième en me dirigeant vers les paddocks de mon domaine. Lui, il s'en contre-ficha et ne trouva rien de mieux à faire que d'aller dans une direction inverse en se cabrant légèrement. Je tirai d'un coup sec sur le licol pour le faire retomber à terre et lui administrer une tape sur l'épaule. Ma patience avait des limites, et ça, il allait vite l'apprendre. Ma peur s'était un peu envolée, n'étant pas de face à mon orgueil sur dimensionné. Okapi se retourna, fébrile, et me chiqua l'avant bras droit. Je me pliai en deux sous la douleur. Il ne m'avait pas loupé ! Une marque de dent bien rouge fit son apparition, puis tout le reste devint lui aussi écarlate. Je ne me sentais pas bien, il avait dû me sectionner une veine pas très importante ou deux. Je commençais à pâlir, menaçant de tomber dans les pommes, mais juste à temps, je fis un garrot avec ma ceinture. L'espagnol, lui, il s'était à nouveau cabré en hennissant fièrement. J'étais très sensible à la vue du sang, un rien me faisait m'évanouir, mais heureusement, avec le sombre à côté, je n'avais pas vraiment envie de lâcher prise. Je l'engueulai comme jamais, faisait face à sa folie destructrice impuissante. Car que pouvait-il faire, j'étais hors d'atteinte à présent et j'exerçai une pression sur sa tête, la seule chose qu'il pouvait encore réaliser, c'était de me pousser. Je me dépêchai alors de l'emmener vers un paddock, ignorant les protestations.

paddock.

• j'attends donc la fin

• courage (:
  
  confiance + 04 %
  moral + 02
  
  + 04 pommes