Une défaite… Un nouveau destin
26/03/2013
Après avoir monté deux de mes chevaux j’avais fait un peu de paperasse avant de tomber sur un dépliant posé sous d’autres documents, il parlait des courses de début de printemps du haras. Curieuse je décidais d’aller y faire un tour, je n’avais pas dans mes écuries de cheval de courses à proprement parler et n’allait doc que peu souvent à l’hippodrome, il faisait beau aujourd’hui, autant en profiter. J’enfilais ma veste légère et sortais de mon domaine, direction le champ de course.
Sur place je me plaçais assez haut dans les tribunes pour avoir une bonne vu d’ensemble, une petite paire de jumelle était rangé dans un boitier sous le siège, je m’en servais pour regarder plus en détail certain chevaux. Une course allait débuter, du trot attelé, je survolais du regard les participants, aucun ne retenant particulièrement mon attention. Chevaux et driver s’alignèrent derrière l’autostart. Le départ fut donné dans les secondes qui suivirent.
Mon regard bloqua sur le numéro 10, apparemment de taille plus modeste que ses adversaires mais qui trottait pourtant avec ampleur et rapidité. Je le fixais alors qu’il tentait de remonter par l’extérieur, asticoté par son driver. Pourtant alors qu’il sortait de la courbe son alors changea à peine et alors qu’il trébuchait sur un caillou surement il prit le galop, allant à la faute. L’élimination suivie de peu. Le cheval fut sèchement stoppé par le driver et sorti de la piste je descendais rapidement de mon perchoir, curieuse de voir de plus près ce petit cheval à la robe alezan brulée.
Je me faufilais dans les écuries et entendit brusquement un claquement de fer sur le béton avant de voir apparaitre celui qui m’intéressais, le regard paniqué et la robe blanche d’écume. Je le stoppais et lentement attrapais la longe accrochée à son bridon. Il soufflait fort et je ne pus rien voir d’autre avant qu’on me l’arrache des mains en hurlant comme quoi cette calamité de cheval n’en faisant vraiment qu’à sa tête et que je n’avais rien à faire là. Une violente claque sur les reins fit bondir le cheval et je me révoltais accusant l’homme de maltraitance, distinguant enfin les raison de la panique précédente, des trace de cravache barraient l’écume de son encolure.
L’homme s’énerva à son tour, me hurlant que si je me sentais si concerné je n’avais qu’à l’acheter, défiante je lui tendais ma main ouverte en signe d’accord. Il me regarda, éberlué puis me donna son prix, élevé certes mais pas exorbitant au vu des capacités qu’il avait montré avant d’aller à la faute précédemment. L’accord fut conclut et c’est avec un sourire triomphant que je courais à mon domaine. J’y récupérais un licol neuf, déchirais l’emballage et retournais aussi vite à l’hippodrome pour y récupérer MON nouveau cheval. Il avait été douche et séché, m’attendant maintenant sagement dans une stalle.
L’homme me tendit les papiers d’identification et je regardais le nom de celui qui allait rejoindre mes boxes, Académie, plutôt peu courant comme nom. Je me glissais près de son épaule et changeais de licol, lui enfilant le mien. Il ne broncha pas quand je le fis reculer pour sortir de la stalle et me suivit docilement alors que je le guidais vers l’extérieur du bâtiment. Sur le chemin, je le laissais brouter parfois une touffe d’herbe et une fois dans mon domaine je l’attachais sur l’aire de pansage le temps de lui préparer un box.
Ceci fait je retournais près du petit cheval et dénouais son toupet toujours tressé, dévoilant une masse de crins doux et épais qui descendaient bien bas sur son chanfrein. Je souris et lui passais un coup de brosse douce, la douche l’ayant lavé avant de l’amener à son nouveau lieu de résidence, il en fit le tour puis content s’y roula avant de s’ébrouer. Je le regardais faire souriant avant de lui apporté une brassée de foin et de m’en aller.