Chemins de balade du Domaine de la Pâturette

Polly et moi arrivions au croisement de plusieurs chemins. Je choisissais de prendre le chemin des Garennes que je connaissais bien. Il était idéal pour les balades d'environ une heure. Le sol était envahi de flaques d'eau à cause de la pluie d'hier. Tout était calme, le vent soufflait dans les branches des arbres dégarnis de feuilles. Je prenais le petit troot afin que Polly se dégourdisse les jambes. Le ciel était nuageux, j'espérais qu'un orage n'éclaterait pas. Je trottais depuis une vingtaine de minutes quand j'aperçus à ma droite un passage dans les buisson. Je m'y engageais et découvrais une grande étendue d'herbe. Au milieu, se trouvait un grand saule pleureur. Je m'approchais, arrêtais Polly puis décidais de mettre pied à terre. Je laissais la ponette alezane brouter pendant que je rêvassais allonger dans l'herbe verte. Des minutes passèrent puis une heure, je me réveillais et me regardais ma montre. L'orage menaçait et il commençait à faire noir. Il était dangereux d'être dans les sentiers de balades une fois la nuit tombée à cause des animaux sauvages. Je sautais en selle et talonnais Polly. Je voulais rentrer à mon domaine avant l'orage. La petite ponette galopait aussi vite qu'elle le pouvait. Elle ne faisait aucun écart, elle fonçait droit devant. Le grand bâtiment du manège apparaissait, nous étions revenues au Haras. Je repassais Polly au pas et la ramenais tranquillement mais rapidement jusqu'au Domaine de la Pâturette.

J'arrivais devant l'accès aux sentiers de balade qui appartenait au Haras de Pado. J'hésitais entre le chemin des Garennes que j'avais emprunté les fois précédentes et un sentier bordé de noisetiers. Il aurait peut-être été plus prudent d'être accompagné pour découvrir ce nouveau chemin mais une balise bleue qui se trouvait non loin de là dans le chemin m'attira. Je choisissais finalement le chemin des Noisetiers et m'y engageais. Orage et moi étions dans nos rêves, nous n'étions pas très présents. Il faisait si beau que j'avais l'impression d'être au printemps. J'entendais le chant des oiseaux et le plongeon des grenouilles dans les mares. Mais ce fut un bruit inhabituel que j'entendis par la suite. C'était un gémissement... un gémissement de chien. je mis pied à terre et me dirigeais vers le buisson d'où venait le bruit. J'y découvrais un petit chiot, c'était un labrador couleur sable. Il portait une médaille où était écrit son nom et le numéro qu'il fallait appelé si jamais il se perdait et qu'on le retrouvait. Je prenais donc mon téléphone et composais le numéro indiqué sur la médaille.
« - Allo ?
- Vous êtes bien le propriétaire de Sandy ?
- Oui, pourquoi ?
- J'ai retrouvé votre chiot dans un buisson au bord du chemin des Noisetiers.
- Je ne savais pas que Sandy n'était plus chez moi. Pouvez-vous me le ramener chez moi ?
- Bien sûr ! Où habitez-vous ?
- Suivez les balises bleues et vous arriverez à une ferme : c'est chez moi.
- D'accord. J'arrive ! »
Ramener Sandy chez lui, c'était l'occasion de découvrir le chemin, de me promener plus longtemps et de faire connaissance avec son propriétaire. Je suivais les balises bleues, tenant Sandy dans mes bras. En chemin, je vis des écureuils qui mangeaient des noisettes, ne s'inquiétant pas de ma présence. J'arrivais dans un chemin boueux entouré par des pâtures où se broutaient des vaches. Sandy sautait à terre pour aller sauter dans les bras de son maître. Ce dernier caressait son chien et me remerciait chaleureusement avant d'aller m'emmener visiter son élevage. Il avait des vaches, des chèvres, des moutons, des lapins et deux chevaux. C'étaient deux juments : une de race comtoise et l'autre de race boulonnaise. ll m'invitait à passer la journée avec lui dans sa ferme, j'acceptais et mangeais avec lui avant de faire travailler les deux juments. La journée était vite passée et il était tard. Je devais rentrer au Haras de Pado avant que la nuit tombe.Je trottais pour rentrer plus vite mais je découvris sur ma droite une clairière avec des troncs d'arbre installés en parcours. Je ne pus résister ! J'emmenais Orage sur le premier tronc. J'étais comme sur un nuage ! Orage galopait d'une manière aérienne et souple. Mais il se cabra et me fit tomber. Je tombais dans les pommes. Une trentaine de minutes plus tard, je revenais à moi. Le jour se couchait peu à peu. Orage était à côté de moi et me renifler. Je me relevais mais à peine debout Orage voulait que je le suive. Il partait au petit trot et me regardait en hennissant comme pour m'appeler. Je le suivais, il m'amenait dans une clairière proche de celle où nous étions et j'y découvrais une biche. Elle était coincée dans un piège. Je m'approchais doucement et la caressais. La biche bougeait nerveusement, apeurée par le peu d'écart qui nous séparait. Je lui enlevais le piège. Elle était libre, elle me regarda puis partit en boîtant légèrement. Sur le chemin en retour, alors que je pensais à cette rencontre inattendue, j'endendis des miaulements qui venaient du fossé voisin. Je descendais de cheval, m'approchais du fossé et écartais les roseaux. J'y découvris 3 chatons qui essayaient tant bien que mal de s'accrocher aux roseaux pour ne pas tomber dans l'eau et se noyer. Je les pris dans mes bras afin de les ramener au haras. En retournant vers les écuries, Orage accéléra violemment, je fus projeté en avant mais heureusement je me rattrapais à la crinière pour ne pas tomber. Je me retournais pour découvrir ce qui avait fait peur à mon étalon et je vis toute une famille de sangliers : le sanglier, la laie et quatre petits marcassins. Je faisais avancer Orage avant que la laie, voulant protéger ses petits, ne nous fonce dessus. Plus tard, des lapins passèrent en courant devant nous, Orage s'arrêta et les regarda traverser le chemin, les oreilles en avant.
« Que de rencontres imprévues », pensais-je.
J'étais enfin arrivée dans les allées du Haras de Pado. Je me dirigeais vers mon domaine pour ramener Orage dans son box.

Pêche nous engagea dans un chemin bordé de chênes. Pêche nous empêcha de nous arrêter pour manger des glands qui traînaient pas terre. Dès que Bella ou moi la dépassait, elle tirait fermement sur la longe et disait "Derrière moi". Rapidement, je reconnus l’environ qui entouré le domaine où nous vivions. J’avais raison ! Le chemin d’herbe et de terre s’arrêta pour laisser place au béton de la cour du domaine.