Box de Liberté

La poussière volait dans le domaine d'Ecaussines. C'était comme ça tous les mercredis, quand je repaillai entièrement tous les boxs qui étaient occupés. Les chevaux étaient énervés, je l'étais aussi. Je n'aimais pas passer des heures à faire la même chose. Il me fallait un peu de piquant, un peu de changement. Je sentis alors mon portable vibrer dans ma poche. Je posai ma fourche contre le box, essuyait mon front humidifié par l'effort puis sortis ce dernier, qui affichait un message d'un numéro inconnu. Ce dernier disait : « Coucou Axelle, c'est némo. J'ai vu ton annonce dans le tableau d'affichage et étant absente en ce jour j'aimerai bien que tu fasses un rapide coucou à Liberté, mon pie palomino, je ne sais pas si tu vois ? Bref si tu pouvais lui passer un coup de brosse et le bosser en dressage pour son petit dos tu serais vraiment un amour. Allez bisous, envoie moi un texto pour me reconfirmer tout ça (: ». C'était exactement ce que je recherchais pour aujourd'hui. Voir de nouvelles têtes, puis me faire surtout un petit peu d'argent. J'avais perdu beaucoup dans l'incendie de l'ancien haras de pado. Les temps étaient rudes pour tout le monde, alors, on se serrait les coudes.

J'enfourchai mon vélo et pris la direction du domaine de l'Arche où se trouvait le petit trois ans. Je me souvenais des débuts avec sa cavalière. Je ne m'étais jamais occupée de lui mais je l'avais vu de nombreuses fois sous la selle de némo, qui allait parfaitement bien avec lui. Le chemin n'était pas là, il durait seulement quelques minutes. Le vent fouettait mon visage, pourtant j'étais bien loin de rouler vite. Le temps s'était nettement rafraîchi cette semaine, il y avait du vent et dans les régions voisines, de la neige. Je jetai mon vélo contre une paroi et entrai dans les grandes écuries en bois, en direction du box de Liberté. Némo n'était pas là pour me conseiller, pas grave j'allais faire sans elle. Je grattai son bout du nez tout doucement, le cheval était vraiment magnifique. J'ouvrai la porte du box et passai au petit pie un beau licol multicolore qui lui allait à la perfection ! Je vérifiais que personne ne se trouvait dans l'écurie pour que je puisse sortir mon trois ans en tout sécurité. Le loulou céda rapidement à la longe et me suivit calmement en direction d'un des anneaux d'attache. Je le laissai ainsi à sa place, et le quittai en direction de la sellerie pour y prendre quelques brosses. Je pris un bouchon, une étrille américaine et un cure-pieds !

» Avec ça tu vas être tout beau !

Je posai les brosses à ses pieds en gardant seulement dans ma main le cure-pieds. Je laissai ma main descendre sur son antérieure droit, qu'il céda rapidement. Je curai alors la sole, enlevant la paille et tout ce qui pouvait gêner le bel étalon. Je reposai son sabot avec délicatesse et fis de même sur les trois autres membres. ça, c'était déjà quelque chose de fait ! Je pris ensuite mon étrille et mon bouchon que je pris chacun dans une de mes mains. Je commençai avec l'étrille américaine sur l'encolure, le dos la croupe et le ventre, en clair toutes les parties charnues. Le loulou n'avait pas l'air d'être trop chatouilleux, c'était plutôt pas mal ! Je déposai ensuite l'étrille et m'emparai du bouchon pour évacuer la poussière qui s'était décollée de la peau de Liberté. Je passai cette brosse sur tout son corps (membres, dos, poitrail, encolure, croupe...) puis pris les trois brosses que je reposai dans la sellerie. J'en profitai pour y prendre une brosse à crins, il avait les crins longs, et ça demandait beaucoup de soin. Je passai la brosse dans sa crinière, puis dans sa queue. Le loulou était tout beau, puis même les crins emmêlés il était juste parfait. Je pris l'initiative d'aller le faire marcher un peu sur l'herbe à côté du domaine de l'Arche mais aussi le faire brouter. Un cheval de box était toujours content de pouvoir se dégourdir les pattes un peu dehors ! Je détachai la longe et nous quittâmes l'écurie. Je laissai le loulou parcourir sons nez sur l'herbe qui était peu haute mais mangeable quand même. Je profitai de ce calme pour sortir mon portable et dire à Némo que je ne pouvais finalement pas travailler son cheval en dressage par manque de temps et que je m'en excusez. J'ajoutai que je le laissai brouter sur l'herbe pour qu'il se dégourdisse un petit peu. Je rangeai le portable dans ma poche, tout en regardant Liberté arracher l'herbe à pleines dents.