♥ Manège avec les chevaux du Domaine Royal ♥

J’arrivai dans le manège, le froid me rougissait les joues. Abysse avait l’air aussi frigorifiée que moi et ensemble, nous entrâmes dans le manège, au chaud. J’avais tellement de hâte de monter ! Je partis installer des obstacles en faisant attention aux distances et aux hauteurs et je retournai vers ma monture qui attendait sans s’impatienter. Je resserrai la sangle et montai en selle. Abysse n’avait pas envie de travailler et le seul fait de marcher au pas la tuait. J’insistai sur mes mollets et la jument compris vite que l’heure était au boulot et pas au dodo. J’effectuai une détente assez complète, tout y passa : trot, galop, figures de manège diverses …

Une fois bien échauffées, je lançai Abysse sur une croix pas très haute. Elle la franchit aisément et je la dirigeai directement sur un vertical un peu plus haut. Abysse semblait peu concentrée, je l’aidai avec mes multiples aides et essayai tant bien que mal de la recadrer. Deux foulées passèrent et la jument s’envola au-dessus du vertical sans le toucher. Il n’était pas bien haut donc ça a été. Je lui flattai l’encolure et lui susurrai des félicitations. Je lui fis sauter un oxer assez bas qu’elle sauta plutôt bien et je lui fis faire un exercice : j’avais placé des obstacles de manière à ce que ses foulées soient allongées ou rassemblées en fonctions de la distance entre chaque obstacle. En concours, les obstacles ne sont pas toujours placés en faveur du couple et il fallait y travailler. Moi-même, j’avais plus de travail à faire là-dessus que ma monture. Je comptais bien remporter des meetings pour accéder aux compétitions plus importantes.

Je partis au galop sur la piste. Abysse semblait plus active que tout à l’heure et cela me soulagea beaucoup. Le premier obstacle ne nous posa pas de souci. Ensuite arriva un vertical assez haut pour elle et je devais allonger ma foulée car si je la laissais à cette allure elle arriverait trop tard et si je la rassemblais, nous n’aurions pas eu assez d’élan pour sauter. Abysse allongea donc sa foulée grâce à mes aides mais pas suffisamment apparemment car elle tapa la barre du dessus de ses postérieurs et elle tomba lourdement au sol. Je décidai de finir les deux derniers sauts et après je recommencerais tout. L’oxer suivant était bas et large, il ne fallait pas qu’elle prenne sa battue d’appel trop tôt sinon elle n’aurait pas assez de largeur dans son saut. Je décidai de raccourcir sa foulée et je comptai avec soin les foulées. Une, deux, trois … Hop, je m’envolais. La jument avait pris sa battue d’appel assez près pour ne pas toucher les barres : j’étais très fière. Le dernier était un obstacle à barres plates et larges : Abysse en avait très peur et il fallait l’y habituer car elles sont assez courantes en concours. Dès qu’il fut en vue, Abysse commença à hésiter, je l’encourageai de toutes les forces. Le calcul des foulées fut assez bon mais Abysse décida de faire sa difficile et tenta de feinter par la gauche. Etant plus prévoyante qu’elle le pensait et vu que je savais qu’elle allait l’éviter, je la recentrai au dernier moment et elle finit par sauter tant bien qu’elle put. Etonnamment, toutes les barres restèrent sur leurs taquets, coup de chance à mon avis. Elle finit ce petit parcours avec une faute : pas mal du tout ! Je la congratulai et descendis ramasser la barre qui était tombée. Abysse était un peu fatiguée mais elle pouvait encore faire le parcours une fois pour améliorer ce qui n’avait pas marché.

Je remontai en selle et dirigea Abysse vers le premier vertical. Elle était confiante et concentrée cette fois là. Elle s’envola au-dessus des barres et alla vers le vertical haut. Cette fois, j’allongeai vraiment plus la foulée et Abysse sauta assez haut pour seulement frôler la barre supérieure. Satisfaite, je mis ma jument devant l’oxer large. Je ralentis l’allure de ma monture et il me suffit de me laisser porter au-dessus des barres. Abysse était vraiment une jument exceptionnelle. Je continuai le parcours. Le vertical à barres plates arriva vite et Abysse ralentit. Je serrai mes jambes et raccourcis mes rênes. La jument compris qu’il fallait absolument franchir l’obstacle et elle fit un bond extraordinaire par-dessus. C’était si surprenant que j’en eus le souffle coupé quelques instants. Cette fois ci, nous finîmes un sans-faute. J’étais si fière et heureuse de voir le résultat de tous nos entrainements apparaitre que je lui serrai l’encolure de mes bras très fort. Nous allions tout déchirer !