« ECAUSSINES »

Je l'admets, je n'aimais pas Ombre Noire, ou du moins son caractère. La seule chose sur Terre qui pouvait me filer des boutons c'était bien les chevaux dominants et irrespectueux. Après une préparation chaotique je m'avançais à ses côtés dans la carrière et l'arrêtais tant bien que mal. Mais au moment de me mettre en selle la jument tenta un démarrage au trot. Les choses commençaient bien. Aussitôt je la corrigeai en la mettant dans l'inconfort total en demandant un pli exagéré d'encolure à pied. Quand la jument s'arrêta de tourner le nez sur le côté je relâchais toute pression. A chaque démarrage de la jument je recommençai elle finit par assimiler, arrêt = confort, je bouge = elle m'embête. Je pus donc me hisser souplement en selle. Une fois là haut la jument partit au trot sans crier gare. Là aussi donc je demandais une flexion d'encolure exagéré pour la mettre dans l'inconfort, elle s'arrêta d'elle même. Je soupirai, la séance allait promettre ! Je réussis tant bien mais avec beaucoup de mal à la faire amrcher et à la garder en piste, elle tentait beaucoup de mini sauts de moutons. A l'heure de partir au trot elle manqua de me faire un démarrage au galop, je fis donc une rapide détente de trot avant de laisser filer la fusée. Bien évidemment elle profita du galop pour m'embarquer et tenter de m'éjecter. Je coupai donc court à la bêtise ambulante avec un demi-arrêt, à un moment donné la sécurité primait sur le reste. La jument s'énerva, voulue de nouveau démarrer, je la corrigeai de nouveau par des flexions d'encolure exagérées avant de repartir au trot dans le calme. La jument pesait beaucoup sur le mors, voulant s'y soustraire, je l'arrêtai aussitôt, demandais un reculer sur deux foulées et repartait. A chaque fois que la jument pesait dessus ou autre je recommençai, quand elle était bien je la caressai et touchais le moins possible à sa bouche. Finalement je ne la refis pas galoper, cela aurait été l'erreur du siècle. Je l'arrêtai donc et la fit marcher en main pour être en sécurité. Je n'aimais pas Ombre, et la suite allait être dure ... très dure.

C'était notre troisième séance avec TRO. Le but premier était d'imposer le respect et le fait que je décidai de ce qu'il faisait. Au premier abord cela paraissait cruel mais pour notre relation il devait en être ainsi. Pour commencer je cherchai donc à pouvoir avoir une bonne relation avec lui en longe, d'où le fait que le bel islandais était équipé d'un caveçon et d'une grande longe sur l'anneau du milieu, cela me permettrait de changer plus facilement de changer de main et d'avoir un peu de contrôle face à l'étalon. Le poney me suivait donc, beaucoup plus tonique qu'à l'habitude à cause du fait d'être dans la grande carrière sûrement mais cela nous ferait du bien d'être au soleil dehors à l'air frais. Je me plaçai au centre du cercle et envoyai l'étalon sur le tracé du cercle au pas. Il eu du mal à garder l'allure calme et lente mais je le forcais avec la position de mon corps à garder cette allure au mieux le laissant simplement précipiter par moments. Je sentais qu'il avait beaucoup d'énergie à revendre mais aussi de la colère, de la fougue. Il m'observai d'un oeil défiant presque menaçant. Quand je lui demandai le trot il prit une allure très vive et impulsive mais ne chercha pas à démarrer au galop ou désobéir pour une fois. Tiens, un progrès ? Je le félicitai fortement de la voix mais ne relachai pas mes efforts pour autant. Quand vint le moment du galop il prit beaucoup de vitesse mais ne chercha pas à tirer sur la longe, restant à sa place. De nouveau je le félicitai de la voix et ne l'obligeai à faire que deux tours avant de demander le pas de nouveau, je le laissai souffler et l'invitai à me rejoindre pour le renvoyer à l'autre main ensuite. Il s'étendit un peu le dos en marchant puis je l'invitai à trotter. L'étalon bondit dans le trot mais resta à l'allure demandée, il était très vif, un peu sur l'oeil. Finalement puisqu'il était relativement sage pour une fois je le fis galoper et cessais bien vite la séance. En main, je fis marcher longuement le poney à mes côtés. Il étendit un peu son encolure. Je le caressai beaucoup, il y avait une nette amélioration. Peut être avait-il finit par réfléchir ?

Après TRO venait le temps de travailler Oeuvre. Le bel étalon à la robe d'une noisette marchait paisiblement à mes côtés. Comme il avait la bouche sensible j'avais choisis de ne lui mettre aucune muserolle. En effet ces dernières fermaient la bouche des chevaux et les empêchaient d'échapper aux mauvaises actions de main des cavaliers. Je sanglai et me hissai en selle laissant l'étalon marcher au pas rênes longues pour qu'il se détende. Oeuvre marchait nez au ras du sol mais d'un pas actif. Finalement je remontai en douceur sur les rênes. Je savais qu'il valait mieux le travailler rênes longues mais à un moment donné il fallait bien avoir les rênes en main. Par conséquent, je veillai simplement à bien suivre ses balancements d'encolure. Oeuvre avait quelques gestes de défense mais réussis à me détendre et à mieux le suivre il finit donc par se mettre en place. Les figures que nous dessinions étaient plutôt propres et le cheval ne perdait pas d'impulsion. Je fis quelques arrêts pour l'avoir dans les jambes puis je le fis trotter. Je jouais beaucoup avec mon assiette pour réguler sa cadence sans trop toucher à sa bouche ainsi, Oeuvre suivait bien le moove. Quelques transitions à l'assiette me permirent de le concentrer plus dans le travail notamment dans les petites choses que je pouvais lui demander. Je le caressai et le laisser souffler un peu avant de galoper à chaque main. Jouant avec mon assiette je réussis à développer son galop et à le rassembler un peu. Je le remis au trot et lâchais les rênes le laissant travailler en extension d'encolure avant de le repasser au pas avec l'assiette pour qu'il souffle pendant cinq minutes tranquillement. Je le caressai fort et mis pieds à terre pour le ramener aux écuries.

Je rentrai dans la carrière accompagnée de mon p'tit gris de welsh. Aujourd'hui j'avais prévu une détente tranquille puis quelques cession au pas histoire de nous remettre dans le droit chemin du dressage en douceur. De plus le poney allait être tout sage puisque nous étions dans la grande carrière & non pas dans le manège. Aucune excuse donc pour que cette séance se déroule mal. Je grimpai sur le montoir et me hissai en selle souplement. Le poney resta immobile le temps pour moi de régler les étriers et de ressangler. Une fois opérationnelle je le lançai dans un bon pas actif, rênes ajustées. J'accompagnai sans difficulté son mouvement d'encolure, jambes au contact. Flash était vraiment parfait pour le coup, quelques courbes larges que je rétrécie quand je le sentis plus détendu et il commençai déjà à venir se poser, ce n'était pas le placé parfait mais nous n'étions qu'à la détente, cela me semblait donc parfaitement logique. Quelques transitions le rendirent très attentif à mes demandes, quand je le sentis donc échauffé je demandai le trot. Tout comme au pas, il était actif et engageait plutôt bien pour un simple début de détente. Je commençai par des larges courbes que je transformai à la fin en voltes, le tout ponctué de nombreuses transitions pour que Flash reste toujours à mon écoute. D'ailleurs au final j'eus un poney réactif à la moindre de mes demandes, la perfection presque. Je le caressai fort et le fis marcher un peu rênes longues pour qu'il reprenne son souffle, d'autant plus qu'il faisait chaud donc ça ne lui ferait pas de mal. Par la suite je repris mes rênes et le mis au trot pour retravailler un peu. Quand je l'eus bien je demandai un départ au galop. Il fit un départ propre et efficace, je traçai donc simplement deux cercles, tracer une diagonale où je repris le trot et repris le galop à l'autre main toujours dans un départ propre. A nouveau je traçai simplement deux cercles puis repris le pas. Je voulais travailler les cessions à présent. Etant donné que Flash était réactif aux jambes, cela ne me poserait aucun problème. Je doublai donc dans le quart de longueur et plaçai mes aides pour le décaler vers la gauche. Légère rêne d'ouverture donc, la jambe qui poussait en discontinue et de l'autre côté mes aides qui faisaient un léger mur pour le garder droit. Flash eut un léger mal au début à se coordonner mais le deuxième passage fut beaucoup mieux. Il manquait légèrement d'impulsion juste mais il s'appliquait bien dans ce jeu de croise pattes. Je le fis donc trotter rênes longues pour le remettre dans l'impulsion avant de reprendre mais à l'autre main & donc vers l'autre côté. Cette fois-ci ce moins facile, il décomposait beaucoup plus, ce n'était clairement pas son côté de prédilection. Par moments il tentait de m'échapper en accélérant mais je le retenais toujours à temps. La deuxième fois je fis plus attention cependant mais en même temps je lui laissais du temps pour s'y retrouver dans ce qu'il devait faire, je préférai qu'il fasse les choses bien, par la suite je travaillerai plus la souplesse de ce côté pour rectifier le tire. De nouveau je le refis trotter rênes longues en extension d'encolure pour qu'il étire son dos et se remette en avant avant de le mettre au pas pour souffler. Cette séance avait courte mais très bonne, je préférai le laisser sur du pur positif, je remis donc pieds à terre au bout d'une dizaines de minutes et le ramenai aux écuries.