Ω domaine of the Runaway

Enjoy of the Runaway

Soul Eater du Haras de Pado

Okapi du Haras de Pado

Buzz du Haras de Pado

Kitsune du Haras de Pado

Rolden du Haras de Pado

Charade du Haras de Pado

Faëdryth du Haras de Pado

Enjoy of the Runaway

Box d'Enjoy. Cela faisait une petite demi-heure que je cherchais mon poulain un peu partout dans le club. Après avoir enfin croisée une cavalière m'ayant dit où il se trouvait, je me dirigeais vers son paddock, le numéro 5 pour être précise. Les espaces étaient verdoyants, spacieux, bien aménagés et avec des abris, tout ce dont avait besoin un équidé pour passer du bon temps. Je jetais quelques regards aux autres chevaux de temps en temps, tout en sifflotant Full Moon de The Black Ghosts, puis quand je vis mon trésor, mon coeur fit un bon dans ma poitrine. Il était sur une petite colline surplombant légèrement le reste, sous un grand arbre qui m'avait tout l'air d'être un pommier. Ses oreilles, auparavant en avant, se plaquèrent contre son crâne en me voyant. Il trépigna un peu des antérieurs et me surveilla d'un oeil noir. Le vent se prenait dans sa crinière tout comme dans sa queue et il donnait l'impression d'être sauvage, de l'avant main jusqu'à l'arrière main. Cela m'imposa un respect profond pour lui, pour son attitude noble. Je l'observai quelques instants avant de grimper, hésitante, sur la barrière en bois. Je passai mes deux jambes de l'autre côté et restai perchée. Furieux de constater que j'étais rentrée dans son refuge à lui, il renâcla, se cabra en hennissant majestueusement et fonça droit sur moi, à la vitesse de l'éclair. Mon rythme cardiaque s'emballa, je voulus me retourner, mais j'étais pétrifiée par la peur. Mes yeux restaient grands ouverts, assistant à toute la scène. Il dévia brutalement sa trajectoire, à à peine quelques centimètres de moi, pour partir en coup d'cul tout le long du pré. Ca avait été si rapide que je ne l'avais même pas senti et dans un réflexe vain, j'avais basculé en arrière, comme il avait du le planifier. Ma tête et mon dos se heurtèrent avec force contre le sol et je crachotai un peu de sang. Je restais là, bêtement allongée sur le sol, en train de me remettre de mes émotions et du choc. Tout doucement, en me tenant le front, je m'assis en tailleur. On aurait dit que mon cerveau allait exploser tout comme mes tempes tellement ça me faisait mal. J'aperçus le poulain un peu plus loin, d'abord satisfait, puis frustré quand je m'étais remise d'aplombs. Je ne voulais pas céder devant lui, il croirait alors que tous les humains se plieraient à lui, alors, rassemblant toutes mes forces, je m'installai à nouveau sur mon poste de garde. Je m'accrochais bien aux barrières pour ne pas refaire le même plongeon. C'était clair et net, Enjoy se méfiait des humais et leur vouait une haine non dissimulée. Il fallait lui apprendre le respect tout en nouant un lien fort avec lui pour lui montrer que nous ne voulions que son bien, -du moins pour moi-. Je ne pouvais pas aller le gronder pour cette fois-ci, je ne tenais pas à me faire charger une seconde fois, pas dans mon état. Une moue de désapprobation peignit mon visage et je lançai au bagarreur sur un ton lourd en reproches :

" Tu m'as bien eu ! J'prends note, c'est dommage pour toi, j'apprends très vite à ne plus commettre deux fois la même erreur. "

Il ne fallait plus que je reste plantée là quand il me fonçait dessus, ça je l'avais compris à présent, mais que voulez-vous ? C'était si brusque que sur le coup j'ai été horrifié et donc incapable d'esquisser le moindre mouvement. Maintenant, le jeune était déboussolé, c'était la première fois qu'un humain n'abandonnait pas la partie et se remettait sur sa frontière. Frustré comme jamais, il se plaça à nouveau en hauteur, mais derrière l'arbre. Ma mine négative me quitta bien vite pour laisser place à une neutre et je m'occupai à dessiner le lieu. Décrivant les arabesques du vent, l'herbes ondoyantes, mais surtout, le beau bai qui hantait mon esprit. Je continuai de chantonner l'air de Full Moon car c'était une chanson qui me faisait penser à lui, à ce que je vivais en ce moment. Je me mis à détailler le corps de la 'teigne' : une musculature légère, mais imposante, une morphologie parfaite, fine sans trop l'être, une expression particulière qui transmettait bien les ressentis de l'équidé, des yeux noirs intelligents et malins, une robe baie faisant quelques éclaircies au niveau du museau et du contour de l'oeil, quatre balzanes pareilles et noires. C'était à peu près tout ce que je pouvais distinguer depuis ma distance. Il était sublime en un mot. En parlant du loup... Il renâcla à nouveau tout en étendant son encolure vers le sol pour se relaxer. Pourtant, son attitude restait toujours aussi menaçante. Non vraiment, j'étais fière d'en être la propriétaire. Dès que j'eus fini mon petit dessin/croquis, je m'étirai. Je me sentais mieux, le mal de crâne était passé. Il était temps d'y aller.

" J'y vais, mais je te promets que je reviendrai dès que possible... "

Il m'ignora superbement. Je soupirai et descendis des barrières. Finalement, il avait peut-être mérité un quartier de pomme... Je pesai le pour et le contre durant au moins 3 minutes, mais... Je finis par craquer et je lui laissai sa récompense dans un sceau à l'entrée. Je repartis, plutôt indécise, en fredonnant toujours la mélodie entraînante des Ghosts. Peut-être que ce sifflement pourrait devenir le nôtre, celui qu'il reconnaîtrait entre milles et dont il s'approcherait dès l'entente de ce dernier et celui qui lui montrait que j'étais fière de lui ? Ca me semblait être une bonne idée.

Enjoy of the Runaway

J'étais de retour pour aller voir Enjoy. Depuis la dernière fois, une foule d'inspiration m'avait envahi. J'avais établi un plan pour notre avancée, j'avais étudié avec sérieux son caractère, mais surtout, je lui avais cherché un surnom. Après avoir réfléchi un bon bout de temps, avoir voulu varier chaque fois que je le verrai, c'est tombé sur : Foxinator (à cause du fait que je me sois attachée à lui...) ou mini-Fox (parce qu'il est tout minuss' et tout meugnon...), tout simplement parce qu'il me faisait penser à un renard et qu'on m'assimilait à un renard. Du moins, c'était son surnom pour aujourd'hui. Je m'approchais de son paddock en sifflotant comme d'habitude Full Moon, si bien que le poulain avait compris que c'était pour lui. Il coucha les oreilles avant même que je sois à la hauteur de son espace. Je le vis filer au petit trot vers son pommier fétiche. Ca me fit sourire et dès que j'arrivai enfin, j'escaladai les barrières. Je me mis au même endroit que hier et détaillai le Warmblood. A le voir comme ça, sa robe baie au soleil lui donnant presque un air alezan, j'étais contente de son p'tit nom. Il faut dire que d'habitude je n'étais pas très productive ou imaginative pour ça, alors forcément, j'en faisais tout un plat maintenant. Je jetai un coup d'oeil au sceau près du portail et remarquai qu'il était vide. Ma friandise d'hier lui avait donc plus. Enjoy hennit avant de se cabrer en remuant les antérieurs. Qu'est-ce qu'il avait l'air fier, qu'est-ce qu'il avait l'air noble, qu'est-ce qu'il me faisait chavirer, mais qu'est-ce qu'il se rapprochait ! Consciente du fait qu'il allait surement m'agresser à nouveau, je franchis le cap en me jetant dans la gueule du loup. Cette fois-ci, pas question de le laisser s'en tirer comme ça. On aurait pu qualifier cet acte de démence, mais ce n'en n'était pas, je voulais juste lui montrer que j'étais différente, que c'était moi la dominante, mais que je n'en étais pas une menace cependant. Je posais les pieds pour la première fois dans son domaine et ça, ça me faisait du bien. Alors qu'il s'apprêtait à me charger, il vit son plan tomber à l'eau. Il revint à terre et me toisa, ahuri et vexé. Je souris niaisement et restai plantée là, à attendre une réaction. Elle fut rapide, il finit par me charger pour de vrai cette fois. Je ne remuai pas un poil, attendant le moment fatidique où il allait finalement virer de bord. Il descendit de sa colline fougueusement et fonça sur moi pareillement. Au dernier moment, il s'arrêta, faisant voler de la boue séchée et laissant une grosse trace dans le sol, et se cabra juste devant moi. Je levai les bras, tentant de me faire plus grande que lui, en lançant un puissant 'hola, chut', chose qui marcha et qui l'embêta beaucoup. Il rabattit ses sabots sur le côté et partit sur le long du bord en me donnant une bonne ruade dans le coude droit. J'allais avoir un beau bleu, c'était sûr, mais ce n'était rien comparé à ce que je venais de lui enseigner : le début du respect. Enjoy était en train de revenir au petit trot vers son abris, toujours aussi surpris. Je m'assis dans l'herbe, m'adossant contre un piquet et feuilletai mes dessins. Je me mis à dessiner ce que je ressentais quand je voyais le poulain. Un genre d'art nouveau coloré. Il était au centre et autour de lui des vagues de pastel, des notes de musique, des genres de bulle, une chose inexplicable qui se passait dans mon être quand je me disais qu'il était à moi. Tout se faisant, mon air des Ghosts ne me quittait pas. Le jeune cheval, voyant que je m'en fichais de lui, voulu à tout prix savoir ce qui m'occupait tant. La dernière fois, il n'avait pas osé venir voir ce qui se tramait, mais là, sa curiosité l'emportait. Il se fit un débat intérieur pour savoir quoi faire, quoi penser de moi. Ca me fit penser à une chanson de 30 Seconds to Mars, This is War. Je ne lui lançai aucun regard tandis qu'il s'approchait, le museau traînant par terre. Ses oreilles étaient comme toujours plaquées violemment en arrière, refusant de se lever ne serait-ce qu'un centimètre. Il se stoppa à 5 mètres de moi et renâcla pour m'ôter le nez de mon carnet. Chose que je ne fis pas. Je contenais au mieux ma joie intérieure de voir ce rapprochement. Ayant horreur d'être ignoré, il finit par venir jusqu'à qu'il n'y ait plus que 3 mètres entre nous. Durant 1h, nous restâmes comme ça, mais il commençait à faire tard et Foxinator en avait marre de tourner en rond pour s'occuper. Je l'appelai doucement par son nom et une réaction positive se fit en lui. Il sembla retrouver toute son énergie et ses oreilles basculèrent en avant, mais se retrouvèrent rapidement leur position d'origine. Je souris encore plus et lui posai une pomme que je lui poussai avec bâton. Après quelques minutes d'hésitation, il la croqua et partit au petit trot vers son abri. Je me levai, me dépoussiérai et m'apprêtai à sortir. Je jetai un dernier regard en arrière et vis Enjoy en faire de même à mi-chemin. Il avait beau garder son attitude de méchant, je savais qu'un jour, nous serions les plus grands amis au monde. Je m'en allais donc dans un bonheur immense.

confiance + 16 %
moral & soins + 20

+ 16 pommes (8*2)

Enjoy of the Runaway

Troisième fois, troisième fois que je rendais visite à mon poulain. Je m'étais levée aux aurores pour lui, j'avais tout préparé et puis j'étais partie en trombe, pressée d'aller voir mon choubidouwaw. Les progrès d'hier étaient énormes, il m'avait donné beaucoup d'espoir et de détermination. Peut-être que le bout du tunnel n'était plus trop loin ? Je n'en savais rien, mais j'étais persuadée que bientôt, il s'attacherait à moi. Comme d'habitude je me baladais entre les paddocks et comme d'habitude je fredonnais mon inlassable Full Moon des Ghosts. Alors que je me rapprochais du numéro 5, un bruit attira mon attention, c'était un juron menaçant de mort un cheval. Je fronçai les sourcils et m'approchai de la voix. C'est avec horreur que je découvris une cavalière toute ensanglantée au niveau du bras droit à l'entrée du pré de mon bébé. Mes yeux cherchèrent aussitôt ce dernier qui était en haut de sa colline, hennissant de peur et se cabrant dans toute sa splendeur. Il était totalement effrayé, si bien que ça m'amenait à la conclusion que le fautif de l'histoire était cette fille. J'allais vers elle et l'aidais quand même à se relever. Elle étouffa un juron et m'expliqua ce qu'il s'était passé. Voulant rendre visite au poulain, elle est rentrée, l'air de rien, comme elle l'aurait fait avec d'autres, sauf que lui, il l'a chargée et qu'elle pensait au début que c'était amical, du jeu, mais ce n'était pas le cas, il s'est alors cabré sur elle, posant son sabot et toute sa force sur son avant-bras. Je voulus lui en mettre une car je savais qu'elle mentait, il en fallait qu'elle eut maltraité mon beau pour qu'il soit aussi choqué, mais je préférai laisser ce loisir à la directrice. Je l'amenais donc à son bureau et on s'expliqua longuement. Touch' eut même un moment de doute concernant le niveau de dangerosité d'Enjoy, elle trouvait qu'il était trop violent, -malgré qu'elle reconnut que ce n'était pas 'entièrement' sa faute-, et que l'euthanasie serait peut-être la seule issue. Elle m'avertit qu'elle me laissait une dernière chance, que si dans trois semaines il n'y avait pas de résultat flagrant elle devrait lui faire rejoindre le paradis. Les larmes jaillirent d'elles-mêmes, ces traîtresses. Bien que la jeune femme fut bien engueulée et compagnie, je n'en revenais pas qu'on juge mon mini-Fox d'être sadique et dérangé ! Il était si adorable, il ne le méritait pas ! A peine né, on ne lui laissait pas sa chance... Je savais que ça brisait le coeur de la 'principale', mais elle n'avait pas d'autre choix si elle voulait que le club prospère et qu'il n'y ait pas de poursuite de la part de la famille de la victime, car même si elle était faite coupable, ça ferait une mauvaise affiche. Furieuse et dévastée, je les quittai en courant. Evidemment je rejoignais mon choupinou, le pauvre complètement horrifié de ce qui venait de se passer. En arrivant devant son chez lui, je sifflotai pour qu'il me reconnaisse et grimpai sur les barrières. Je les franchis et m'assis lourdement contre mon piquet de la dernière fois. J'enfouissais aussitôt mon visage dans le creux de mes genoux repliés et déversais toute la tristesse qui n'était pas sortie depuis ces 5 derniers moi. Enjoy s'était calmé, il avait été surpris par mon attitude alors forcément, je l'intriguais de nouveau. Ses oreilles soigneusement plaquées en arrière ne savaient plus où étaient leur place, mais il préféra les laisser baissées. Il s'approcha de moi, museau au ras du sol, les yeux interrogateurs. Je relevai la tête pour le voir à 5 mètres de moi, calme et visiblement inquiet, pas seulement pour lui, aussi un petit peu pour moi. J'essuyai mes pleurs du revers de la main et plantai mes iris dans ceux du cheval. Il y eut un genre de connexion, comme dans ces films de chuchoteur là. Je lui fis comprendre à coup sûr que cette bêtise lui avait coûté cher et qu'il ne fallait plus la commettre.

" Si tu veux rester en vie, il ne faut pas faire des égarements de ce genre, les humains ont peur de toi ensuite, alors ils se mettent à penser que tu es un démon, que ton seul espoir de salut est de mourir pour éviter d'autres incidents... Ne fait plus ça, ne me fait plus ça. J'ai eu peur, j'ai peur et je suis triste, triste pour toi, triste pour nous... "

Au son de ma voix, il renâcla, je ne saurai jamais s'il m'avait compris, mais en tout cas, il s'allongea pas trop loin de moi et se détendit, encore chamboulé par 'l'incident'. Nous nous observions toujours, d'un air neutre, d'un air même vidé. Je fouillais dans mes poches et sortais une pomme, son péché mignon d'après ce que j'avais pu constater. Je la fis doucement rouler à côté de lui et il la mangea tranquillement. Il avait juste eu une petite frayeur en me sentant remuer. Je souris et chantonnai à nouveau Full Moon, il se détendit et posa sa tête contre l'herbe verdoyante. Il ferma ses yeux et manqua de s'endormir. Quand il s'assoupit enfin, je me levai et laissai à ma place un morceau de pain dur. Je quittai le haras dans une mi-joie de notre rapprochement mi-tristesse à cause du pourquoi...

confiance + 12 %
moral + 14

débourrage :
10 / 10 approche de l'homme

+ 13 pommes

Enjoy of the Runaway

Hier soir je m'étais remise en question sur mon approche envers Enjoy. Depuis que je savais qu'il ne me restait qu'une chance et 3 semaines pour en faire un bon poulain, je n'arrivai plus à passer une minute sans réfléchir à mes tactiques. Comme la pratique était toujours mieux que la théorie, je décidai de rendre visite à mon poulain très tôt ce matin encore. Aujourd'hui il pleuvait et je sentais d'ici l'énervement de mini-Fox. Je sillonnais les paddocks à la recherche du numéro 5 en chantonnant Full Moon comme à mon habitude. Le bai, réfugié sous son pommier pour surveiller les lieux tout de même, me vit arriver de loin et il secoua aussitôt son encolure en adoptant une attitude un peu négative. C'était quand même moins flagrant que ce qu'il faisait les précédentes fois, du coup, j'étais contente. Je l'appelai et passai par-dessus les barrières doucement. Il renâcla, frustré d'être impuissant, et gratta le sol de son antérieur droit. Je sifflotai la mélodie qu'il commençait à apprécier tout en m'approchant de son abris. J'essayais d'être rapide sans trop l'être, d'une part parce que j'allais être trempé à ce rythme, de l'autre parce que je ne voulais pas qu'il me charge. Une fois sous le toit de la bâtisse, je me secouai pour faire partir quelques gouttes. Ma tenue d'équitation était mouillée de la tête aux pieds. Un frisson courut le long de ma colonne vertébral ce qui eut pour réflexe d'enrouler mes bras autour de moi pour me réchauffer. Grelottante, je jetai un coup d'oeil à l'était de l'endroit et j'en conclus, satisfaite, qu'il était presque parfait. Il faudrait tout de même que je pense à changer sa litière demain, car selon la météo il allait neigé et je ne tenais pas à ce qu'il se tienne chaud au milieu de son crottin et de sa pisse ! A part ça, son abreuvoir était propre et son conteneur de foin/granulé était un peu poussiéreux, ce qui pouvait s'avérer contraignant car il pouvait en inhaler et se mettre à tousser, surtout que jeune comme ça... Inquiète de la santé de mon choupinet, je remuai la nourriture sous le regard intrigué et curieux du concerné. Après une dizaine de minute à m'être démenée comme une folle pour éloigner la vilaine crasse des brins, je décidai de faire une pause pour dessiner tranquillement. Je m'installai contre le mur glacé et me mis à tracer ce que je voyais depuis ma place. Enjoy était en plein milieu de ma ligne de mire et ça le gênait que je le fixe comme ça. Il n'arrêtait pas de bouger autour de son pommier, tentant d'échapper à mes yeux experts. Au bout d'une demi-heure, cédant à la tentation, il s'approcha de l'abris. Il fut rapide car lui aussi ne voulait pas finir trempé. Il se mit le plus loin possible que lui permettait son abris et étendit son encolure pour voir ce que je faisais. Heureusement pour moi, j'avais immédiatement commencé par faire le croquis de ce malicieux, alors ça ne me dérangea pas. Si ce n'est que de se faire dévisager était quand même vraiment... Bizarre et stressant. Je comprenais ce qu'il avait ressenti et ça me fit faire un petit rire étouffé. Les oreilles de mon Michel Ange se relevèrent d'une traite et sa mine étonnée et intriguée m'en dit long sur le fait qu'il n'avait jamais dû connaître des personnes heureuses. Je sortis un quartier de pomme en fredonnant Full Moon et le tendis du plus possible vers lui pour le féliciter de cette réaction positive. Il les baissa un peu en arrière, méfiant, et, tout en s'approchant, je le voyais tendu comme jamais. Après une quinzaine de minute, il rompit le mètre entre nous deux et me chipa la friandise d'un coup avant de reculer de quelques pas. Je souris et les larmes de bonheur faillirent pointer le bout de leur nez. C'était notre premier contact et j'étais contente car aujourd'hui, tout c'était passé pour le mieux. Nous avions fait un pas de géant ensemble ! Alors qu'il finit de mâcher, je décidai de voir s'il accepterait une caresse. Je laissai à nouveau ma main pendouiller dans le vide, toujours en chantonnant. Ses oreilles se dressaient à l'entente de la mélodie ce qui me confirma le fait qu'il assimilait ceci à quelque chose de plutôt bien. Il frôla de quelques centimètres (une vingtaine avec lui, c'est frôler quand même) mes doigts, cependant, il ne voulut pas me toucher, il me craignait encore un peu. Lentement, je me relevai et dès cet instant, il s'éloigna d'un bon mètre. Je lui donnai une pomme entière que je déposai par terre, ne voulant pas franchir la limite, ne voulant pas le brusquer et risquer de perdre toute notre avancée. Je quittais alors le paddock plus que comblée par cette séance. Enjoy mangea tranquillement sa récompense dès que j'eus passé les barrières, puis il alla s'allonger dans son box. Quant à moi, je courus jusqu'à la voiture le plus vite possible.

Résumé : j'ai eu mon premier contact avec Enjoy ! Il a accepté de manger un quartier de pomme dans ma main, mais n'est pas allé au bout des choses quand je lui ai proposé de le caresser en tendant ma main. Même s'il vient vers moi principalement parce qu'il est intrigué par mon occupation(dessiner), il commence à avoir un réel intérêt envers moi. Son attitude est positive quand il entend mon sifflement, même s'il se méfie toujours, nous progressons I love you

(il compte pour le 20/02/13)

Enjoy of the Runaway

Les jours défilaient si rapidement en ce moment ! Mais s'il y avait bien une chose qui passait encore plus vite, c'était les moments avec Enjoy. Aujourd'hui, j'avais décidé de venir en début d'après-midi, pour varier un peu et aussi car ce serait le moment de la journée où il ferait le moins froid. Il faisait -1° dehors et quelques flocons venaient parsemer le paysage, le rendant au fur et à mesure, de plus en plus blanc. Quelle occasion rêvée pour une dessinatrice ! Je me précipitai au haras et dès que je coupai le moteur, me dirigeai vers le paddock number five. Je zigzaguais entre chaque cheval et m'attardais pour les admirer jouer dans la neige. Soudain, je me rappelai que c'était la première fois que mon poulain en verrait ! Je me dépêchai alors d'arriver devant son espace à lui et je le découvris en train de somnoler. Il n'était même pas encore debout ce gros fainéant. Je sifflotai et l'appelai depuis les barrières, pour ne pas le brusquer. Il leva la tête et adopta son attitude de gros méchant habituelle, même si c'était comique car il était tout endormi. Dès lors, j'entrai et allai vers lui, doucement, sans me presser. Il bâilla longuement et remua son encolure en se levant, à croquer ! Une fois sur ses quatre sabots, il renâcla et eut un hennissement strident me menaçant. Je fis un appel de langue suivi d'un 'ho' puissant pour qu'il arrête. Dès qu'il se stoppa, je devins à nouveau la gentille fille que j'étais. Il fallait bien que je m'impose et ma méthode me semblait être la bonne. Une fois sous l'abri, je me postai à 4 mètres de lui et sortis un morceau de pain dur de ma poche. Il tendit au maximum son encolure et fis quelques pas, mais finalement, ne voulut pas me manger dans la main, me contraignant à lui pousser avec un bâton. Pendant qu'il mâchait son casse-croûte, je sortais mon appareil photo. Il plaqua ses oreilles encore plus en arrières et se cabra de tout son être. Je levai mes bras en énonçant un 'non' suffisamment fort pour qu'il rejoigne le sol et m'obéisse. Même s'il était toujours aussi craintif vis à vis de l'objet, il avait exécuté mon ordre et ça lui valait une petite récompense. Je craquelais un bout de vieille baguette et lui poussais. Content, les oreilles presque redressées (environ 7cm de plus haut et elles étaient droites), il avala ce nouveau présent. Je lui présentai ensuite le Sony qu'il examina à distance, mais tout aussi minutieusement que s'il l'avait fait de près. Je le tournai et retournai dans tous les sens pour qu'il puisse vraiment se rendre compte que ce n'était q'un pauvre machin métallique capturant des images. Quand enfin il saisit que ce n'était qu'une pauvre petite babiole, il s’intéressa à ce qu'il se passait autour de lui. Je filmai alors sa réaction. Ses yeux pétillaient de curiosité et il lécha un peu la neige au sol. Ensuite, il fit quelques pas hésitants sur cette nouveauté. Finalement convaincue que, ça aussi, c'était inoffensif, il se mit à jouer, oubliant totalement ma présence. Il roula sur le sol, le ventre à l'air en remuant ses membres, tout joyeux. Ensuite il piquait des sprint et sautait parfois pour attraper des flocons. J'étais émerveillée par ce spectacle tellement touchant. Après une vingtaine de minute à immortaliser ce moment magique, je me joignais à la partie. Je restais non loin de l'abris et je faisais des mini-bonhommes de neige, je fis même une pomme géante qui intrigua durant plusieurs minutes le beau bai. Jusqu'à l'instant où il croqua dedans et hennit de frustration. J'éclatais de rire à la moindre de ses cabrioles et ni moi, ni lui, ne pensaient à nous chercher. Même s'il était quand même un peu rétif et que je ne le touchais pas, je sentais une réelle fusion entre nous deux. Je le défiais à la course parfois, mais jamais je n'osais faire quelque chose qui nécessitait que l'on ait un contact physique. Au bout d'une heure de jeux féerique, je m'assis, exténuée, contre une poutre de son abris. Lui aussi fatigué, il partit s'allonger à l'autre poutre. Nous nous fixâmes un bon moment jusqu'à ce qu'il ne préfère surveiller son territoire. Même si son attitude restait défensive et que je voyais bien qu'il était toujours aussi méchant, nous avions fait notre deuxième pas de géant ! Je me mis tranquillement à le dessiner après avoir regardé un petit extrait de notre partie folle au milieu des neiges. Je nous fis en train de s'amuser à sauter. Lui il sautait en courant pour attraper un flocon. Moi je faisais de même, mais en repliant les genoux et les coudes. Nous n'étions qu'à 2 mètres l'un de l'autre et nous paraissions comme des vieux amis de longue date ayant tout vécu ensemble. Après avoir terminé de faire le croquis, je regardai ma montre, 17h ! Il était temps que je rentre, il me restait des courses à faire. Je fis glisser une pomme à mini-Fox qui la mâchouilla longuement tout en vérifiant ce que je faisais. J'étais juste en train de graver un coeur avec écrit le truc basique : F + E =

. Dès que j'eus terminé, j'admirai mon travail et, après avoir adressé un dernier regard à mon amour, chuchotai, sifflotai Full Moon et partis.

" Je reviendrai vite, je te le promets, mon chéri. "

Résumé : Nous nous sommes encore rapprochés, même si ça peut paraître banal pour les autres, compte tenu du caractère d'Enjoy, c'est immense. Il a vécu ses premières neiges dans la joie et la bonne humeur. Nous nous sommes amusés ensemble sans pour autant qu'il y ait de contact physique, mais il y avait une réelle complicité et un début de lien très fort. Il reste toujours méfiant cela dit et j'ai dû m'imposer deux fois au début, cependant, je pense que d'ici deux à trois jours, il m'accordera la plus grosse partie de sa confiance I love you

(il compte pour le 21/02/13)

Enjoy of the Runaway

Et dire que c'était le sixième jour qui se levait depuis que je connaissais Enjoy... Nous avions tellement progressé en si peu de temps ! Si bien que la promesse que j'avais dû faire à Touch', comme quoi dans 3 semaines il devait être un poulain au top, me semblait réalisable en une semaine ! Cependant, nous n'avions pas encore commencé son pré-débourrage et je ne savais même pas comment j'allais faire. Il fallait à tout prix qu'il se laisse caresser cette fois-ci. Le paysage était humide et le soleil se cachait derrière les nuages, pas une super météo. Je fis une petite moue en arrivant au club. Je saluais quelques cavaliers que je connaissais et passais par la sellerie pour récupérer mon licol et sa longe jaune. Une couleur qui devait aller à ravir à Enjoy d'après mes dessins. Je commençais à en avoir pas mal de lui d'ailleurs... Ce n'était pas plus mal vous me direz ! Equipée, je me dirigeais maintenant vers le paddock n°5 habituel. Au début, le poulain ne me reconnut pas et prit son caractère qu'il avait eu avec moi à notre première rencontre, puis, entendant et voyant, et ma chanson, et ma démarche, il se relaxa un peu. Il descendit de sa colline et s'arrêta à une dizaine de mètre des barrières. Justement, je les escaladais au même moment, une fois de l'autre côté, j'appelai mon rayon de soleil. J'étais agréablement surprise de voir qu'il était déjà pas très loin. Fière de cette nouveauté, je lui tendis un quartier de pomme pour le récompenser de cet effort monumental. Il s'approcha, la tête haute, toujours autant méfiant, mais au moins, il n'hésita pas à me manger dans la main. Après avoir saisi sa victuaille, il recula de quelques pas, ce qui me fit avancer. Il secoua de haut en bas sa tête, montrant qu'il n'aimait pas ça et il finit même par montrer les dents et chiquer dans le vide. Je fis un puissant 'ho' en adoptant mon attitude 'je te gronde, c'est pas bien, vilain petit poulain !' et aussitôt, il arrêta et partit au petit trot faire un rond de diamètre 2m en plaquant bien ses oreilles. Après 5 secondes, je repris ma forme habituelle : la gentille fifille. Je fis un appel de langue et tendais à nouveau ma main droite, tout en sifflotant et en m'approchant. Là, comme par magie, il se calma et soupira bruyamment. Alors, doucement, je vins lui caresser la joue. Il frémit et je crois que moi aussi. C'était tellement euphorique pour nous deux ! C'était the première fois ! Je décalai lentement ma zone de papouille pour atterrir sur son chanfrein. Il ferma à moitié ses yeux, laissant cependant, ses oreilles couchés vers le sud (sachant qu'on est au nord... P:). Ca me soulageait et lui aussi visiblement. Sa réaction était bonne et je retirai mes doigts à regret, pour ne pas abuser disons. Je pense qu'il était temps que je passe à l'étape du pré-débourrage, ça me semblait être le moment tout indiqué. Je sortis de derrière mon dos le licol et le fis examiner à Enjoy. D'abord, il renâcla, inquiet et sur la défensive, mais bien vite, -au bout d'une dizaine de minute quand même hein...-, il se rendit compte que ce n'était pas dangereux. Je fis quelques pas pour arriver en face son encolure. Il ne bougea pas d'un poil, sur ses gardes quant à ce que je comptais faire. Je lui flattai doucement l'encolure pour le féliciter d'être aussi coopératif pour le moment. Je montrais ensuite à mini-Fox l'objet pour qu'il voit ce que j'allais frotter sur lui. Il fut très très nerveux au contact de la matière sur ces poils. Je frottai le licol partout sur son avant-main droite et j'étais obligée de faire mon fredonnement habituel pour qu'il ne parte pas en ruade. Vint quand même un moment où il n'accepta plus, il se retourna alors en ratant de peu de me chiquer. Je fis un gros 'non' en lui donnant une tape sur la croupe. Il se cabra pour se faire le plus grand possible tandis que moi je levai les bras en manifestant ma désapprobation. Il revint au sol et tournoya autour de moi au petit trot, les oreilles bien en arrière. Après les 5 secondes, je retrouvai ma sympathie originelle et chuchotais pour l'apaiser. Il s'arrêta et je pressai ma main sur son chanfrein tout en mettant l'autre sur son épaule pour bien le relaxer. Apres deux/trois minutes, je passais de l'autre côté et recommençais l'exercice du licol. Mais maintenant, il comprenait que ce n'était pas une chose dont il fallait se méfier, alors, il adopta la bonne attitude détendue qu'il fallait. Je le félicitai et lui glissai un quartier de pomme bien mérité.

" C'est bien ça loulou, très bien... "

Chuchotai-je à son attention. Voulant pousser la découverte plus loin, je passais la longe sur son garrot et la déplaçai progressivement vers l'arrière-main. Je continuais jusqu'à ce qu'enfin, il se relaxe au bout de 5 minutes. Alors, à nouveau, je lui donnai sa récompense. Il commençait à vraiment accepter que je frotte ou passe le licol sur son corps, ce qui l'habituait donc à être touché un peu partout, le préparant même aux futures brosses. Je tournais et retournais autour de lui, passant et repassant mon licol sur toutes les zones possibles et imaginables, et à chaque fois que sa réaction était la bonne, c'est-à-dire : calme et détendu, je le félicitai. Je recommençai plusieurs fois et au bout d'une quarantaine de minute, nous pouvions passer à l'étape suivante. Lui mettre le licol autour de la tête. Tout d'abord, je bouclai la sous gorge juste derrière ses oreilles et passai mes bras dans la position où ils étaient censés être pour mettre un licol, pour qu'il s'habitue déjà à avoir une mini simulation. Il fut un peu rétif, mais après 2 minutes, il accepta cette présence. Je le récompensai de quelques caresses et tentai de lui glisser doucement la muserolle après avoir défait, bien entendu, la sous-gorge. Il leva la tête du plus haut qu'il pouvait et ça lui valut une petite pichenette sur le museau suivie d'un 'hého' plus discret. Je recommençai à lui mettre la muserolle et ce fut un franc succès cette fois-ci ! Ne voulant pas m'arrêter sur une si bonne lancée, je bouclai le tout et félicitai avec un autre quartier le poulain. Je lui ôtai, sous ses regards méfiants et son attitude qui avait l'air de dire 'j'aime pas ce que tu fais, je te fais confiance, mais pas trop, alors fais gaffe, je suis prêt à me rebeller !'. Pour être sûre qu'il avait bien compris que le licol était une bonne chose, je lui remis et dès qu'il se calma, je lui enlevai et le félicitai. Après quelques dernières caresses, je laissai le baie partir, consciente que c'était plus qu'un pas que nous avions fait, c'était tout une course ! Après 2h en sa compagnie, il était temps de le laisser tranquille. Je déposai un morceau de pain dur dans son sceau et m'en allai, toute contente.

Résumé : Enjoy s'est approché de moi à mon arrivée (10 mètres et je ne l'ai même pas appelé, un exploit), ensuite il a mangé dans ma main, nous avons eu notre premier contact, je l'ai habitué à ce qu'on lui passe le licol et la longe un peu partout (je n'ai pas enroulé la longe autour de ses membres et tout hein) l'habituant ce qu'on le manipule un peu, puis je lui ai mis le licol, lui ai retiré et lui ai remis avant de lui ôté à nouveau, sans pour autant le faire suivre en longe /!\ Ah et à plusieurs reprises j'ai dû m'imposer, le gronder durant 5 secondes puis recommencer l'exercice que je faisais avant qu'il ne m'interrompe. Tout ça en 2h/2h30. Que de progrès I love you

(il compte pour le 22/02/13, il y a peut-être des fautes, mais je fatigue, donc désolé /: )

Enjoy of the Runaway

Cela faisait une semaine que je connaissais Enjoy et je peux dire sans mentir que ça avait été mes meilleurs moments au Haras de Pado. Aujourd'hui, nous étions vendredi et, comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, il faisait plutôt beau. Vers 15h, je me précipitai dehors et en route pour le club. Le chemin était toujours aussi agréable à emprunter, un vrai paysage de carte postale ! Une fois arrivée, je coupai le moteur et me mis à la recherche du paddock 5. Je sifflotais tout en m'approchant et une boule de poil baie sortit sa tête de l'abris. Je souris. Les progrès que nous avions fait ensemble étaient justes énormes. Même s'il me craignait, se montrait agressif et désagréable comme toujours, je voyais bien qu'il commençait à s'attacher à moi, que je trouvais petit à petit ma place dans son coeur de vilain doudou. Je passais les barrières et l'appelais par son nom. Ses oreilles se dressèrent promptement et il vint, un peu rétif quand même. J'avançais aussi pour que ça aille plus vite et une fois que nous nous retrouvâmes à un mètre, je lui donnai un bout de pain dur. Il étendit son encolure et le mangea goulûment, un vrai estomac sur patte ! Il renâcla en voyant le licol jaune dans mon autre main et voulut même partir, seulement il savait très bien que je le poursuivrai et qu'il se ferait engueuler. Je vins lui caresser son long cou et il frémit à ce contact. Je lui mis le licol en le rassurant au mieux. D'abord il tenta de m'échapper en reculant, puis en remuant sa tête de partout, mais au final, je remportai la partie. Je le félicitai en lui flattant l'encolure. Maintenant il fallait que Môsieur apprenne à suivre en longe, chose que j'avais beaucoup redouté. J'avais peur qu'il s'effraie en pensant que c'était contre lui, je savais qu'il n'allait pas aimer. Je saisis la longe juste en dessous de la muserolle, pour le tenir bien court d'abord. J'inspirai et expirai avant de faire trois pas. Il se cabra à cause de son incompréhension et tira du plus fort qu'il pouvait. Je lui donnai une petite tape sur le bout du museau en lançant un puissant 'ho' de désapprobation. Il arrêta, mais continua de résister un peu en levant le plus possible ses naseaux vers le ciel. Je tirai d'un coup sec vers le bas toujours en disant 'non'. Au bout de 5 secondes, je m'arrêtai et nous reprîmes l'exercice. Je fis quelques mètres en essayant de le maintenir à côté de moi, sans qu'il me dépasse, sans qu'il soit à la traîne. Croyez-moi, c'est une chose plus facile à dire qu'à faire. Nous dûmes refaire plusieurs fois le passage, et dès que nous réussîmes, Enjoy eut droit à une mini-fête rien que pour lui ! Il voulait des fois mener la danse, certes, mais ça restait une suivie en longe correcte. Voyant qu'on se débrouillait pas mal sur quelques mètres, je tentais de lui faire faire un tour de paddock. Là encore, ça a été mission commando. Entre les moments où il voulait me chiquer, ceux où il se dérobait presque ou ceux où il manquait de me traîner dans la boue, j'avais de quoi faire ! A plusieurs reprises, je m'imposais pendant 5 secondes avant de reprendre. Vers la fin, il fut plus calme et il mérita bien un bout de pomme. Je lui donnai et il la mâcha avec plaisir.

" Super mon choupinou ! "

On aurait pu dire que je jouais avec le feu en essayant de le faire suivre alors que je courais puis m'arrêtais, mais je ne pense pas. Il fallait qu'il soit nickel d'ici 2 semaines, il devait donc répondre à toute les attentes ! Je me mis donc à trottiner avec lui à côté, tenant toujours très court la longe. Il ne s'y opposa pas, malgré son attitude énervée. D'un coup, je freinai et m'immobilisai. Il ne comprit pas tout de suite et fit donc quelques foulées en trop, je retentais alors le coup. Cette fois, il s'arrêta à ma hauteur, comme prévu. Je lui glissai une demi-pomme rien que pour ça avec pleins de caresses ! Ses oreilles se relevèrent un peu et il secoua fièrement son encolure. Je ris et me mis à la trimbaler un peu partout dans l'espace. Je tournais, retournais, fonçais, ralentissais... Plus le temps passait, plus je relâchais la pression sur la longe. Du coup, il y avait des moments où il hésitait, mais il obéit tout de même, comme un bon gentil garçounnet. Je revins tranquillement avec lui vers le portail et le récompensai tout du long pour notre travail juste formidable.

" C'était super Enjoy, mais je vais devoir y aller... Demain on se frotte aux brosses ! "

Il renâcla et hocha la tête en sentant que je lui ôtai le licol. Je le nouai fermement au piquet auquel je m'adossais normalement. Enjoy attendit quelques instants, puis partit se défouler en coups d'cul, ruades, etc... Il fallait bien qu'il se déchaîne et fasse sortir sa frustration de temps en temps, non ? Personnellement j'étais satisfaite qu'il attende la fin de la séance pour faire ça, j'avais déjà été chargé par lui et ça m'avait suffit ! Je quittai son paddock le sourire aux lèvres, fière de notre nouvelle foulée de géant !

Résumé : Enjoy est venu quand je l'ai appelé, il a été félicité, il s'est laissé caresser, il a été réticent d'abord au licol, mais je l'ai repris en main, ensuite je l'ai fait suivre en longe, ça a été laborieux, j'ai dû le gronder à plusieurs reprises sans pour autant être excessive. On a fait un tour de paddock en tournant, retournant, accélérant, ralentissant... Bref, tout ce qu'on pouvait demander de faire à un cheval quand on le tient en longe. (sauf franchir des obstacles diverses bien sûr) J'ai même pu relâcher la pression et il a continué à obéir. Il était plutôt content et patient en fin de séance et il s'est défoulé après que je sois partie. (prouvant sa retenue) Bref, super séance malgré les très nombreuses 'rebellations', on progresse I love you

(il compte pour le 23/02/13, il y a peut-être des fautes, mais je fais vite, désolée /: )

euh, tu es une extraterrestre !

confiance + 40 %
moral + 35

10 / 10 confiance en l'homme
00 / 05 brosses
05 / 05 port du licol
05 / 05 suivre en longe

+ 24 pommes (j'ai donc compté un seul résumé en doublé)

- I'm on the Highway to Hell.
mercredi 27 mars → whit Okapi, juste une mise au paddock.

Je me faufilais entre les grands espaces verts, tentant tant bien que mal de faire circuler mon sang dans mon avant bras droit qui souffrait d'un coup de dent très violent. Okapi était en fureur, il essayait parfois de me renverser, mais il n'y parvenait pas : je l'esquivais toujours à temps. Je n'étais pas spécialement remontée contre lui, mais il fallait qu'il comprenne que c'était mal ce qu'il avait fait. J'avais cessé de paraître méchante, et ma peur était revenue. Moi, petit personne chétive et insignifiante face à cet esprit de brute qu'avait l'espagnol. Il me toisait de son air dédaigneux tout en vérifiant notre destination. Je choisis le paddock le plus reculé de mon domaine, mais pas très loin de celui d'Enjoy. De manière à ce qu'il nous voit quand nous étions en train de faire nos démonstrations d'affection, ou pas. Le temps était venteux et j'étais bien contente d'avoir payé un petit peu plus pour avoir les abris de fortune dont ils disposaient tous. Le seau d'eau était rempli, tout comme sa ration de granulé et de fourrage était servie. Sa litière était chaude, propre et sec. Il avait même un ballon pour jouer et un cerisier énorme dans le coin gauche de son paddock. Et puis les herbes étaient hautes et en bataille, parfait pour lui. En plus de cela, il était en hauteur par rapport à nous, ce qui faisait qu'il était d'autant plus mis dans un cadre libre et sauvage. Nous passâmes devant le paddock de RedQueen qui broutait tranquillement, puis devant celui de mon poulain qui ne trouvait rien d'autres à faire que de galoper contre le vent. Un rire niais franchit mes lèvres, ce qui surpris Okapi. C'était l'une des premières fois qu'il entendait un gloussement aussi enfantin et pur. Lui, il avait été habitué à des choses suaves et grasses de la part de ses anciens propriétaires. Sauf peut-être de la part de touch, mais au vue de sa réaction, elle ne devait pas souvent se marrer, et puis si elle le faisait, ça devait être très féminin, délicat, pas comme le rire franc d'une gamine. Je n'y fis pas trop attention et continuai mon ascension vers son lieu de vie. Ses oreilles allèrent en avant, puis en arrière, puis à nouveau en avant, etc. Il se méfiait de moi, il ne me faisait vraiment pas confiance. Lui, son seul amour de cavalier, ça avait été la directrice du haras.

" C'est ici que tu vas vivre désormais, bienvenu Okapi... "

Ma voix hésitante et pourtant chantante alimenta à nouveau sa hargne. Il se rua, m'arrachant littéralement l'épaule gauche qui tenait péniblement le monstre. Il avait décidé de bousiller chacun de mes membres ou quoi ? En tout cas, c'était bien parti pour ! Un râlement suivit de près par une engueulade franchir rapidement mes lèvres pincées jusqu'à lors. Je venais à peine de l'avoir et il me donnait déjà autant de fil à retordre... Et pourtant, on peut dire que je l'avais cherché dans un sens. Déjà pour Enjoy ça avait été ça... Okapi renâcla et tapa avec force le sol de son antérieur droit. Je fis un appel de langue et le tirai à nouveau vers son paddock. Il avait l'air dans avoir sérieusement rien à foutre de tout ce qui l'entourait, mis à part son espace à lui, j'étais la seule qui l'intéressait. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, il n'avait pas l'habitude de voir quelqu'un d'aussi faiblard et ayant en plus peur de lui capable de lui résister. Il s'amusait à tester mes limites, je le savais bien. Mais bon, s'il comptait me mettre en colère et le frappait comme jamais pour qu'il est une bonne raison de me haïr, il se trompait lourdement. J'étais toute endolorie au haut du corps, j'arrivais de moins en moins à exercer une pression normale sur la longe, du coup, quelle ne fut pas ma joie quand on arriva enfin devant son chez soi ! J'ouvris grand la porte et passais avec un étalon surexcitée à côté, bien sûr, au passage, il ne manqua pas de me projeter contre le poteau bien pointu. Toutes ses petites attentions m'énervaient... Je lui enlevais son licol avec difficulté, ayant du mal avec mes deux petites allumettes de bras. Il hennit férocement, comme une bête sauvage, et s'en alla galoper fièrement au fond. Je soupirai et sortis, je ne tenais même pas à l'observer. Ca lui apprendrait à ce crétin !

quelques petites fautes (:

confiance + 06 %
moral + 03

+ 03 pommes

Enjoy - nothing à signaler - je t'aime, moi non plus.
mardi 2 septembre.

Je soupirai d'aise. La grasse matinée m'avait requinqué, j'étais en pleine forme. Je me dépêchai de me préparer et filai vers les paddocks de mon domaine. De loin, je vis Okapi, mon pur sang espagnol noir, se rouler dans l'herbe. D'ailleurs, il faudrait que je passe la tondeuse bientôt, c'est pas très recommandé de laisser autant de verdure à porter des chevaux. Rien que d'imaginer comment j'allais m'y prendre pour réussir à faire capituler les deux démons de ces lieux me donna un frisson. Un hennissement bien distinctif interrompit le fil de mes pensées. Enjoy. Le poulain dévalait la pente et s'amuser à galoper entre des pissenlits. Je souris. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas vu et je me demandais s'il se souvenait de moi. Je franchis la barrière en sautant par dessus et en sifflotant ma chanson des Ghost, celui qu'il avait appris à reconnaître entre mille. Il se stoppa net en l'entendant et se retourna vers moi, déboussolé. Visiblement, ça lui évoquait quelque chose, mais c'était un peu brumeux dans sa caboche. Je lui fis un signe de la main en disant toute joyeuse.

« Saaaluuut ! Comment il va mon grand méchant doudouuu ? »

Ses oreilles se plaquèrent et il ronfla bruyamment. Je m'approchai de lui avec son licol jaune. Il essayait de m'intimider, sans résultats, je le connaissais trop bien. Je le rejoignis et laissai un mètre de distance. Ses yeux étaient ronds comme des billes et il semblait se concentrer pour se remémorer qui j'étais. Après une minute où nous ne fîmes rien que de nous observer, il gratta nerveusement le sol en étendant son encolure. Je ris un peu, il avait surement une bien meilleure mémoire que moi ! Je sortis un bout de pomme de ma poche et lui tendis. Il n'hésita pas la moindre seconde et la goba d'un coup. Je lui flattai l'encolure et il renâcla. Ses oreilles n'étaient pas très hautes parce qu'il est et sera toujours réticent, mais il acceptait que je le manipule... Jusqu'à un certain point en tout cas. Je lui montrai le licol et remua son long cou de désaccord. Halala, il n'avait aucunes chances de me battre de toutes manières et ça, il le savait. Il ne rechigna pas trop quand je refermai les boucles sur lui. Je déposai un petit bisou sur son chanfrein et lui donnai une friandise.

« C'est bien loulou, t'as raison, faut pas tenter le diable qui sommeille en moi. »

Je le fis sortir de son paddock et tout de suite, il prit peur. Il ne connaissait pas vraiment les lieux. Je murmurais des encouragements pendant le trajet jusqu'aux écuries, des trucs du style, ça va aller, c'est bien les boxs. J'en profitais même pour clasher sur un certain Okapi, comme quoi il aurait des meilleurs voisins que lui. Je n'avais jamais vu un Enjoy aussi paniqué. En fait, si, le jour où Touch m'avait donné quelques semaines pour en faire un irréprochable poulain. Depuis, elle m'avait donné son accord pour le garder après de tumultueuses discussions, je l'admets. Puis de toutes manières, comme il ne vivait plus au haras de pado, ça ne posait plus de soucis. Une fois dans l'écurie, le poulain découvrit pour la première fois des congénères.

→ au box.

confiance + 05 %
moral + 06

pré débourrage 25 / 25

+ 03 pommes

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